Oran - Revue de Presse

Tlemcen Les locataires de la Place El-Ibrahimi contre la délocalisation



Les commerçants de la Place Cheikh El-Bachir El-Ibrahimi constatent à leurs dépens, que les responsables de la ville les ont laissés tomber. En effet, après qu'ils aient été délocalisés des ruelles de la vieille ville par ces mêmes responsables pour être installés sur la prestigieuse place, ne voilà-t-il pas qu'ils sont soumis quotidiennement par les services de l'APC de Tlemcen à des pressions pour qu'ils quittent les lieux. Les 62 commerçants et beaucoup plus, puisqu'ils en font travailler indirectement autant, ne comprennent pas pourquoi ce n'est que maintenant qu'on leur demande de quitter les lieux alors qu'ils y ont pris position avec la bénédiction et l'accord de toutes les autorités locales d'alors. Comment se peut-il que les gestionnaires de la ville ne puissent tenir leurs promesses et trouver des lendemains meilleurs à ces artisans et petits commerçants ? Telle est la question que se posent ces citoyens qui comprennent, un peu en retard, qu'ils ont une place au soleil à chaque échéance électorale. «Et pourtant, nous payons les impôts», nous dira l'un des quatre délégués dans sa boutique qui ajoute: «ils nous ont délocalisés de la vieille médina pour soi-disant nettoyer les rues de la vieille ville. Mais d'autres ont pris notre place et maintenant on veut encore nous délocaliser. Nous resterons et ce n'est pas leur pression qui nous ferons déguerpir d'ici. Nous sommes des citoyens à part entière». L'APC a commencé par leur couper l'électricité, sans préavis. Ils ont dû procéder à un sit-in devant la mairie pour que leur soit rétabli le courant. Un jus qui leur est arrivé déphasé et qui a causé plusieurs dégâts et, si ce n'est la vigilance de certains commerçants, il y aurait eu un incendie. Le pire a donc été évité de justesse mais les commerçants s'attendent à d'autres représailles. Pourtant, ils ont demandé à ce qu'on leur place des compteurs. L'APC a refusé. On leur a signifié qu'ils devaient régulariser leur situation sous quinzaine sinon l'électricité serait encore coupée pour ne plus être établie. Le plus grave reste à venir, nous fait comprendre le délégué qui nous a reçus dans sa boutique. Certains parlent de hargua s'ils sont délogés de la Place El-Bachir Ibrahimi. Ils vendront tout et partiront. Et pourtant, c'est sur cette placette qu'ils ont trouvé un peu de dignité et ont cru aux promesses des responsables locaux. Ils s'entendent avec tout le monde et même avec les services de sécurité du 3ème arrondissement avec qui ils ont de bonnes relations. Il est vrai que la Place El-Ibrahimi a perdu de son éclat d'antan, même si les consommateurs aux petites bourses y trouvent leur compte. Peut-être même que la ville veut se la réapproprier. Mais pas au détriment des locataires actuels. Une solution plus digne pour ces citoyens doit être prise.


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