Oran - Architecture

SIT-IN DE L’ORDRE DES ARCHITECTES D’ORAN “Nous exigeons d’être réhabilités”



SIT-IN DE L’ORDRE DES ARCHITECTES D’ORAN “Nous exigeons d’être réhabilités”


Les architectes d’Oran sont mécontents. Ils n’admettent toujours pas la politique de l’urbanisation telle que poursuivie par les autorités locales ni la marginalisation qui continue de leur être imposée depuis des années.

“Nous ne sommes pas associés aux différents projets de réalisation de logements et d’équipements de la wilaya d’Oran, alors que l’architecte est la pierre angulaire de tout projet de construction, quel qu’il soit”, dénonce Ali Fatmi, membre du bureau local de l’ordre des architectes et porte-voix de la contestation.

Hier, de nombreux architectes d’Oran se sont rassemblés à la cité des 1.377-Logements AADL de l’Usto, plus connue sous le nom de cité AADL de la Pépinière, pour un meeting de protestation contre la situation de marginalisation dans laquelle ils se trouvent et “la politique de destruction de la wilaya sous couvert d’urbanisme”.

“Sous prétexte d’embellissement et d’urbanisation de la ville en prévision des Jeux méditerranéens de 2021, les responsables locaux sont en train de commettre des dégâts urbanistiques et de détériorer la capitale de l’Ouest”, estime encore Ali Fatmi.

Le responsable du bureau local de l’ordre des architectes (composé de 450 membres) dénonce également la décision “prise par le ministère de l’Habitat de confier les aspects étude et réalisation à une même entreprise” et celle “des autorités d’Oran de confier la commission d’embellissement de la ville à la Direction de la culture”.

“Ce faisant, les procédures en vigueur en termes de construction et d’urbanisation sont ignorées et des centaines d’architectes sont condamnés au chômage”, fulmine-t-il, avouant ne pas comprendre que l’architecte ne soit pas associé aux projets de construction et d’embellissement d’Oran.

Dimanche dernier, des architectes ont tenu un sit-in de protestation devant le siège de l’OPGI, sis dans le quartier de Sidi El-Houari, pour dénoncer leur exclusion des projets d’urbanisation et exprimer leur désarroi devant l’indifférence des autorités locales face à leurs réclamations.

“Cela fait plusieurs années que nous tentons d’attirer leur attention, mais personne ne s’est, jusqu’ici, penché sur notre situation”, s’indigne encore Ali Fatmi, qui déplore, par ailleurs, le fait que des architectes ayant 20 ou 25 ans d’expérience en soient réduits à participer à des sit-in de protestation.

Résolus à affirmer leur présence et à s’exprimer sur l’actualité touchant l’urbanisation d’Oran malgré la précarité de leur situation et le “mépris” des autorités locales, les architectes d’Oran se sont, à maintes reprises, élevés contre un certain nombre de projets, notamment ceux liés à Sidi El-Houari, quartier considéré comme un musée à ciel ouvert, et devant, de ce fait, faire l’objet de beaucoup d’attention.

En novembre dernier, ils avaient interpellé les autorités locales sur la nécessité de les associer sur tout projet touchant au patrimoine historique.

“Il n’est pas normal que des décisions portant sur la construction, la démolition ou la réhabilitation d’une construction soient prises sans que les spécialistes du secteur aient été consultés”, ont-ils relevé au cours d’une conférence de presse.

Lors de leur assemblée générale de mars dernier, ils ont dénoncé un certain nombre d’incohérences et de dysfonctionnements dans l’octroi des projets de construction, et appelé à l’application stricte de la réglementation. Et en juin, de concert avec d’autres associations, l’ordre des architectes a dénoncé le projet de construction de deux tours promotionnelles en R 11 en plein Sidi El-Houari.

“Nous sommes résolus à poursuivre la lutte pour la réhabilitation de l’architecte pour qu’il soit associé à tous les projets de construction qui touchent Oran”, conclut Ali Fatmi.


Photo de la revue Madinati ajoutée par ALGERIEnvironnement pour illustration de l'article

Samir Ould Ali




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