Oran - Cardiologie

Santé-société : L’Algérien, un hypertendu dès l’âge de 26 ans



L’Algérien est un hypertendu à haut risque dès la fin de son adolescence. C’est ce qui ressort de l’ensemble des interventions des participants aux travaux du 5e congrès scientifique et médical de la Société algérienne d’hypertension artérielle (SAHA), organisé à l’hôtel Sheraton d’Oran, du 21 au 23 février.

« Le patient, lorsqu’il n’est pas conscient de sa maladie, aggrave les risques en prenant de l’âge et en cumulant d’autres maladies », saurons-nous. Le congrès d’Oran a réuni pas moins de 500 médecins et praticiens de la santé publique et des pluridisciplinaires, dont un grand nombre de cardiologues. Concernant cette affirmation, l’on saura que lors de la présentation des résultats d’une enquête sur le HTA, il a été démontré que plus de 30% de la population algérienne âgée de plus de 26 ans sont des hypertendus. Cette pathologie, qui était propre à l’homme, touche à présent la gent féminine parfois dès la cinquantaine, durant la période de la ménopause. C’est ainsi que, selon les éléments contenus dans l’enquête, sur ces 30% d’hypertendus, 46 sont localisés dans la région ouest du pays où il existe un grand nombre de spécialistes cardiologues et endocrinologues qui facilitent les actions de dépistage. La région du Centre occupe, quant à elle, la seconde place avec 42% d’hypertendus, suivie de l’Est avec 37% et le Sud avec 30%. La population de cette dernière région n’est pas beaucoup touchée et est épargnée par les HTA en raison de son alimentation ne contenant par beaucoup de sel ou de graisse. En plus des complications cardiaques, l’hypertension peut à la longue engendrer d’autres maladies, notamment chroniques comme le diabète qui touche à présent plus de 3 millions d’Algériens. Parler de ces deux pathologies, selon les spécialistes, c’est surtout évoquer les principaux facteurs de risques dus en grande partie à la sédentarisation des populations, l’augmentation de l’espérance de vie et surtout le changement des habitudes alimentaires au profit des sucres (boissons gazeuses) ou des acides gras saturés d’origine végétale ou animale et surtout le tabagisme. D’ailleurs, un endocrinologue, docteur Yakou, préconise la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire des malades englobant l’endocrinologie, la cardiologie et la néphrologie afin d’éviter toute complication, source de désagréments pouvant affecter énormément le budget de la Sécurité sociale et celui de la famille, notamment pour les personnes non assurées par la CNAS ou la Casnos. L’incidence de nouveaux cas de diabète peut être prévenue grâce à des mesures d’hygiène diététiques et une meilleure activité physique. La HTA est décelée lors de la découverte du patient diabétique, pathologie qui peut apparaître quelques années après. Lors du dépistage du diabète organisé par le département de la prévention du ministère de la Santé, un grand nombre de citoyens contrôlés ont été surpris d’apprendre qu’ils étaient atteints. D’ailleurs, lors de son intervention durant les travaux de la seconde journée, le chef du cabinet du ministère de la Santé, Benmouali Merouane, n’a pas manqué d’adresser, au nom du ministre, des félicitations à SAHA pour l’organisation d’une telle rencontre médicale qui, a-t-il déclaré, vient renforcer les efforts entrepris pour une véritable prise en charge des malades. Par de telles rencontres scientifiques, a-t-il affirmé, les sociétés spécialisées dans le domaine médical contribuent énormément à la réussite de la réforme de la santé. Dans ce même ordre d’idées, le personnel paramédical n’a pas été oublié, puisque des séances sur le rôle de l’infirmier dans la prise de tension artérielle ainsi que la prise en charge du malade lui sont consacrées afin de le familiariser avec les nouveaux équipements. Qualifiant ces maladies « d’association de malfaiteurs », ce même spécialiste a indiqué qu’elles ont des effets néfastes, notamment dans les domaines cardiovasculaires, les amputations des membres, les problèmes rénaux et ophtalmologiques durant tout le parcours de la vie du malade et de son entourage. Il a signalé que les maladies cardiovasculaires sont les premières causes de mortalité en Algérie. Elles remplacent les maladies infectieuses très répandues durant le dernier siècle. Dans son discours d’ouverture, dans la soirée de mercredi, le président de la société, le professeur Merad, a saisi l’occasion pour rappeler les résultats obtenus durant ces trois décennies sur le plan médical ou de la recherche, dans le domaine de la cardiologie et des HTA, entre autres. Il a enfin tenu à mettre en relief l’opportunité d’une telle rencontre médicale de renom pour permettre aux praticiens pluridisciplinaires d’assister aux travaux et parfaire leurs connaissances par le biais des communications ou des ateliers en relevant que le devoir d’un médecin, en plus de soigner, et d’œuvrer pour la paix, est d’être un véritable Hakim au sens noble du terme. Il a émis l’espoir qu’un plan national de lutte contre ces fléaux, notamment le syndrome métabolique, les risques cardiovasculaires et le diabète, soit le plus rapidement élaboré par les responsables qui ont à la charge la santé publique. Ce congrès, rappelons-le, a vu également la participation d’éminents professeurs et spécialistes de médecine venus des pays du bassin méditerranéen.




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