L’Algérie ne valorise que 7% des 14 millions de tonnes générés annuellement.
En prélude au Forum sur l’économie et l’industrie des déchets en Algérie (Feida) prévu les 20 et 21 mars 2016 à Oran, l’université des sciences et de la technologie d’Oran Mohamed-Boudiaf, a organisé, mardi, une conférence sur la valorisation des déchets en Algérie.
“Nous ne devons plus réfléchir à éliminer nos déchets mais penser à les valoriser, à les recycler et les réutiliser”, indique Malek Zitouni, organisateur du Feida, en soulignant que l’Algérie ne valorise que 7% des 14 millions de tonnes générés annuellement.
“C’est pour cela que nous soulignons la nécessité de créer des petites entreprises versées dans les différents aspects de valorisation des déchets: tri, collecte, traitement, transformation… C’est un gisement très important qui doit être exploité”, dira encore M. Zitouni.
Pour lui, il ne faut plus parler de cadre juridique ou de lois, mais de leur application sur le terrain et la nécessaire sensibilisation des citoyens, notamment les jeunes.
“Sur le plan des textes, l’Algérie est parée. Il reste à convaincre les Algériens, particulièrement les jeunes, de l’importance de l’environnement”, à la fois, pour le cadre de vie et l’économie.
Et c’est ce que le Feida se propose de faire en mars prochain: “Montrer aux jeunes comment aller vers la valorisation des déchets” qui peut entraîner la création de milliers de postes d’emploi.
Car la valorisation comprend le recyclage, le réemploi, la régénération et la réutilisation, autant d’aspects générateurs d’emplois mais qui ne peuvent se concevoir sans la mise en place, en amont, de mécanismes efficaces de traitement de déchets à la source, à la sortie des foyers ou des usines. C’est dire que l’affaire n’est pas encore gagnée.
À l’unanimité, les participants à la rencontre d’hier ont admis que l’application des textes et l’implication des citoyens restent les principales entraves au développement d’un secteur pourtant très prometteur si l’on considère que la valorisation concerne tous les types de déchets (inertes, industriels banals ou industriels spéciaux).
“Il faudra aussi penser au parc de voitures qui, dans 15 ou 20 ans, se retrouveront à la casse”, s’enthousiasme Malek Zitouni pour montrer toute l’étendue des perspectives.
Perspectives qui restent, cependant, étrangères pour de très nombreux Algériens, insuffisamment sensibilisés à la question, et des pouvoirs publics qui ne semblent pas vouloir passer la vitesse supérieure.
“Nous en sommes, malheureusement, restés au stade de la théorie. Les textes de loi sont bons, modernes, mais où en est-on de l’application?” déplore Mustapha Bouziani, professeur à la Faculté de médecine d’Oran et chef de projet du centre environnemental d’Oran, qui estime que l’environnement demeure toujours une notion floue pour le grand public.
En tout cas, il est sûr que la question de l’environnement ne semble pas être une priorité pour tout le monde au regard de la faible participation à cette rencontre où de nombreux responsables concernés ont brillé par leur absence.
Photo: La gestion des déchets est un gisement important à exploiter. ©Louiza Ammi/Archives Liberté
S. Ould Ali
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Posté Le : 29/10/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: ©Louiza Ammi/Archives Liberté ; texte: S. Ould Ali
Source : liberte-algerie.com du jeudi 29 oct 2015