Recherche en plantes médicinales et aromatiques: Les nouveaux caps du secteur

par Houari Barti

Le secteur de la recherche dans le domaine des plantes médicinales et aromatiques est en train de connaître une véritable effervescence en Algérie. Signe marquant du nouveau cap adopté par la tutelle : la recherche est désormais orientée vers les «besoins réels de l'économie nationale», avec un soutien particulier aux «voies de la numérisation» et à «l'encouragement des startups», avec comme finalité, «atteindre les objectifs tracés en matière de la sécurité sanitaire, alimentaire, énergétique et hydrique.» C'est ce qui ressort, en substance, du forum scientifique « Plantes médicinales et aromatiques - réalité et défis » organisé en fin de semaine dernière par l'agence thématique de recherche en sciences de la santé et de la vie (ATRSSV) au niveau du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) à Oran.

Coïncidant avec les commémorations du soixante-deuxième anniversaire de la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse, la rencontre, qui s'inscrit dans le cadre du programme d'activité annuel de l'agence, s'est ainsi tenue en présence d'experts algériens de l'intérieur et de l'étranger ainsi que de nombreux acteurs économiques du domaine, des responsables des organismes nationaux de recherche et des directeurs d'universités. Lors de son discours d'ouverture, le représentant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a, en effet, confirmé que le secteur connaît un véritable essor en orientant la recherche scientifique vers les besoins réels de l'économie nationale, en soutenant les voies de la numérisation et en encourageant les startups à atteindre nos objectifs en matière de la sécurité sanitaire, alimentaire, énergétique et hydrique. Pour sa part, la représentante de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique a expliqué que le secteur de la recherche scientifique en Algérie suit le rythme de la stratégie nationale qui vise à faire de la recherche scientifique et de l'université un véritable moteur de soutien à l'économie nationale, en diversifiant les ressources, favorisant les initiatives efficaces, ainsi que l'ouverture sur l'environnement social et économique.

Projet MAPDZ-Tissemsilt: vers le lancement d'une base de données numérique prometteuse

A l'ordre du jour de la conférence, une présentation des résultats de la «première phase du projet de recensement des plantes médicinales et aromatiques dans la région de Tissemsilt». Un projet, rappelle-t-on, déjà, annoncé par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique l'année dernière. Présenté par le directeur de l'Agence thématique de recherche en sciences de la santé et de la vie, le Professeur Bachir Benarba, le projet a, souligne-t-on, permis «le recensement et la documentation de 499 espèces de 106 familles de plantes, dont les plus importantes sont les Lamiacées, les Astéracées, et les Apiacées, utilisées par les habitants de Tissemsilt et ses environs à des fins thérapeutiques.» Pour sa part, le représentant de l'Université de Tissemsilt a évoqué les premiers résultats obtenus par l'équipe de travail sur le terrain, qui poursuit toujours, affirme-t-il, «ses recherches sur de vastes zones de la région de Tissemsilt pour inventorier les différentes espèces végétales présentes dans les forêts et les parcs et déterminer leur localisation précise». Il est à noter que cet important projet est lancé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et mis en œuvre par la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique, l'Agence thématique de recherche en sciences de la santé et de la vie, l'Université de Tissemsilt et le Centre de recherche scientifique et technique en analyses physico-chimiques. Il vise, selon ces concepteurs, à établir une base de données numérique susceptible d'être mise à jour automatiquement pour être à la disposition des chercheurs mais aussi et surtout des partenaires économiques nationaux à des fins de valorisation industrielle des plantes médicinales et aromatiques locales dans les domaines pharmaceutique, agro-alimentaire et d'autres industries.

Huit projets acceptés pour cinq centres et trois équipes universitaires de recherche

Par ailleurs, et au cours de la deuxième partie du forum, l'ATRSSV a organisé la cérémonie de signature des conventions et contrats de recherche des projets thématiques de recherche dans le domaine des plantes médicinales et aromatiques baptisé MAPDZ.1.

Au total, soixante-dix équipes nationales de recherche a participé pour proposer des projets dans quatre axes, dont le recensement des espèces végétales et aromatiques nationales, l'extraction de composés actifs à valeur thérapeutique, la synthèse chimique des substances thérapeutiques actives et le développement de techniques de biotechnologie végétale. Cette première édition s'est distinguée par la participation de vingt-deux universités, cinq centres nationaux de recherche et trois écoles supérieures. Le processus d'expertise scientifique, qui s'est déroulé au niveau d'une plateforme numérique interactive développée par l'ATRSSV avec la participation d'une startup nationale, comprenait huit projets sélectionnés pour être mis en œuvre sur une période de deux ans et demi. Les centres nationaux de recherche ont eu la plus grande part, avec leurs équipes de recherche obtenant cinq projets. Il s'agit du Centre de recherche en biotechnologie (deux projets), le Centre de recherche en sciences pharmaceutiques, le Centre de recherche scientifique et technique en analyses physico-chimiques, et le Centre de Recherche sur les régions arides. Trois équipes de recherche universitaires relevant des universités de Tlemcen, Alger 1 et Blida 1 ont pu de leurs côtés réussir à obtenir des trois projets restants.

Il convient enfin de noter que l'ATRSSV, dans le cadre de la stratégie 2024-2030, a créé trois réseaux thématiques : agriculture saharienne, plantes médicinales et aromatiques et les biobanques, en attendant la création du Réseau Santé et Médecine de Précision.