Oran - Oued Tlelat

Oued Tlélat (Oran) - Pour la troisième année consécutive: Mort massive de poissons au lac Oum Ghellaz



Oued Tlélat (Oran) - Pour la troisième année consécutive: Mort massive de poissons au lac Oum Ghellaz


Pour la troisième année consécutive, le lac Oum Ghellaz, plan d'eau situé à l'Est d'Oran près d'Oued Tlélat, connaît une mort massive de poissons. Ainsi et suite aux informations parvenues et faisant état de mort d'un important nombre de poissons de l'espèce «carpe royale», les services de la direction de l'environnement de la wilaya se sont déplacés samedi (12 juin) sur les lieux, où il a été constaté la mort de plus de 350 poissons.

Selon un communiqué de la direction de l'environnement, l'inspection du plan d'eau, notamment du côté ouest et au milieu du lac, a permis de révéler que le niveau d'eau a baissé et sa couleur a changé. L'eau est devenue vert foncé et dans certains endroit noir, notamment au niveau des troncs d'arbustes et au milieu du lac.

Sur place, ce sont des dizaines de poissons morts flottant à la surface des eaux ou encore échoués sur les berges.

«En attendant la visite de la commission de wilaya de suivi de la pollution des milieux naturels et des eaux de surface, qui effectuera des analyses biologiques, et selon la constatation préliminaire, la mort massive des poissons est due probablement à plusieurs facteurs, dont la hausse de la température ce qui a causé la baisse du niveau d'eau, le manque d'oxygène suite à la surpopulation du lac notamment après l'interdiction de la pêche, ce qui a provoqué un déséquilibre écologique, et la prolifération des algues marines qui secrètent des bactéries toxiques et malgré cela, elles sont très prisées par la carpe royale dans son alimentation», selon la direction locale de l'environnement.

Cette dernière ajoute que «la prolifération des algues est aussi à l'origine du manque d'oxygène. Par leur densité, les algues empêchent les rayons du soleil d'arriver jusqu'au fond du lac alors que la lumière est indispensable dans l'opération de la photosynthèse qui est la principale source d'oxygénation des lacs».

L'absence de station d'épuration des eaux usées pour les groupements urbains situés à proximité du lac et relevant de la commune d'Oued Tlélat et le déversement directe de ces eaux dans le lac (côté Est) ont été aussi mis à l'index dans le même communiqué. La possibilité d'infiltration des produits chimiques utilisés dans l'agriculture dans le lac suite aux dernières précipitations a été aussi évoquée par les mêmes services.

Le lac d'Oum Ghellaz a connu, durant deux années consécutives (2019 et 2020), pendant la saison sèche, une mort massive de la carpe, principale espèce qui peuple cette zone humide. La direction de l'environnement avait effectué des analyses d'eau et a conclu qu'il s'agit d'un stress hydrique causé par la baisse du niveau d'eau.

En 2020, plusieurs solutions ont été proposées pour enrayer le phénomène de la mort massive des poissons au niveau du lac d'Oum Ghellaz, près d'Oued Tlélat (Oran), dont l'autorisation de la pêche sportive pour combattre la surpopulation conduisant à la baisse du niveau de l'oxygène. Une commission de veille, constituée par les services de wilaya pour étudier le phénomène et trouver des solutions pour préserver le lac et ses espèces, avait conclu que les poissons meurent par asphyxie.

L'autorisation de la pêche sportive ou l'introduction d'un prédateur au niveau du lac étant les deux principales solutions. Le manque d'oxygène étant le résultat d'un ensemble de facteurs, comme la réduction du niveau d'eau et la surpopulation du lac.

Malgré un nombre important de rejets des eaux usées, la thèse de la pollution a été écartée l'année passée. Les analyses ont révélé que le lac se porte bien grâce à ses capacités naturelles d'autoépuration.

«Avant d'autoriser la pêche sportive, il serait nécessaire de s'interroger sur la comestibilité de la carpe qui vit dans une eau polluée par les rejets d'assainissement. Il serait également important de définir les périodes et les modes de pêche. De même pour l'introduction d'un prédateur. Le choix de l'espèce doit être soumis à une étude approfondie, en associant des spécialistes», avait souligné la direction de l'environnement l'année passée.



Photo archive du lac Oum Ghellaz, mort de poissons, ajoutée par Akar Qacentina pour illustration de l'article

J. Boukraa




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