OTAN Le sommet de toutes les divergences

Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation transatlantique nord (OTAN) s'est ouvert hier dans la capitale roumaine, Bucarest, sous l'oeil vigilant d'un impressionnant dispositif sécuritaire et sur fond de profondes divergences entre Washington et Moscou. Bucarest se plie depuis hier aux ordres rigoureux des services de sécurité, toutes catégories confondues, parce qu'elle reçoit les puissants de ce monde, les chefs d'Etats des pays membres de l'OTAN en plus de plusieurs autres invités, pour un sommet qualifié d'historique et d'important. Le président français est arrivé hier en même temps que la chancelière allemande Angela Merkel et le secrétaire général de l'OTAN. Mais avant, les yeux étaient braqués sur l'arrivée du président américain, George Walker Bush, qui a foulé le sol roumain dans l'après-midi du mardi, obligeant presque le temps à s'arrêter. Toutes les connexions, y compris les ordinateurs des compagnies aériennes de l'aéroport de Bucarest, ont été suspendues, le temps qu'il soit mis à l'abri ainsi que les 180 membres de la délégation qui l'accompagnent, entre autres sa secrétaire d'Etat et son ministre de la Défense. La circulation bloquée, les services publics et privés interrompus, Bucarest s'est mise sans rechigner au pas américain. Il faut dire que dans toute la région, en Roumanie et au niveau des pays limitrophes, des mesures de sécurité draconiennes ont été prises. Des avions et des navires de guerre y ont été stationnés pour réagir au besoin. Le président roumain Basescu et le SG de l'OTAN ont pris le soin de faire leurs excuses aux habitants de Bucarest pour leur avoir imposer tout ce branle-bas de combat. A sa descente d'avion, Bush semblait susurrer des choses drôles à son épouse. Ils riaient tous les deux comme s'ils venaient en villégiature. Il faut croire que le président américain est sûr de ce qu'il entreprend et d'avoir la force de convaincre ses alliés de « sa bonne foi » à l'égard du reste du monde. Il a d'ailleurs pris le soin de faire un tour en Ukraine avant d'arriver en Roumanie. Il a ainsi pris ses devants en rendant visite au président ukrainien pour certainement lui dire de ne pas se rétracter et défendre dans ce sommet son entrée à l'OTAN. Cette probable adhésion de l'Ukraine avec celle de la Géorgie, deux ex-pays de l'ex-Union soviétique, est très mal perçue du côté russe. Elles sont pour justement mettre Moscou dans une situation embarrassante. Grand ou Moyen-Orient élargi ?