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Oran - LE WALI ET LES ACTIONNAIRES TOURNENT LE DOS AU MCO Cherif El-Ouazzani: “Ils ont gagné, je m'en irai bientôt”



Oran - LE WALI ET LES ACTIONNAIRES TOURNENT LE DOS AU MCO Cherif El-Ouazzani: “Ils ont gagné, je m'en irai bientôt”


Il fallait voir l'expression de détresse sur son visage pour comprendre l'ampleur du désespoir qui a fini par le gagner.

“C'est bon, je n'en peux plus. Je ne peux plus faire face à tous les problèmes et entraves qui nous empêchent d'espérer à un lendemain meilleur. C'est bon. Ils ont gagné. Bientôt, je m'en irai. À eux de gérer cette situation explosive et de faire face à la bronca et à la pression populaire comme je l'ai toujours fait.”

Sur le chemin qui mène du siège de la wilaya, où les supporters du Mouloudia d'Oran observaient un sit-in sous les fenêtres du wali (absent), au stade Ahmed-Zabana où son équipe se baladait (5-2) en amical face à la JS Émir-Abdelkader (ex-Saint-Rémy), Si Tahar Cherif El-Ouazzani nous livrait ses états d'âme.

Sur un ton grave, mais empreint d'une sincérité absolue, Cherif El-Ouazzani ne comprenait d'ailleurs pas comment ces actionnaires de la SSPA-MCO peuvent snober en toute impunité l'actuelle situation du club alors que la rue gronde de colère.

"Sur insistance des supporters présents à la marche et au sit-in, j'ai fini par accepter d'aller à sa rencontre. Mais on m'a dit que le wali (Abdelkader Djellaoui) était absent. J'ai été accueilli par son secrétaire général et par son chef de cabinet. Ils m'ont affirmé qu'ils convoqueraient les actionnaires pour déposer leurs bilans respectifs sous peine d'exiger un audit qui les mènera devant le tribunal. Les deux responsables de la wilaya m'ont également assuré qu'ils prendraient attache avec Hyproc. Franchement, je ne sais plus où donner de la tête. Avec tous les problèmes liés au volet sportif, voilà que la crise financière entrave encore plus notre travail.

Si le MCO avait bénéficié de l'apport d'une entreprise étatique conformément aux deux protocoles d'accord signés en 2012 et 2018 avec Naftal et Hyproc, comme cela s'est fait avec le MCA, l'USMA, le CRB, la JSS et le CSC, nous n'en serions pas là. Maintenant que la rue oranaise gronde, je ne peux plus tout assurer seul. Vu que le MCO est ignoré par les autorités nationales et locales, des supporters envisagent d'autres solutions dont le boycott général.

Seul, je ne peux faire face à tout cela, ni tout assumer. Je m'en irai probablement avant l'entame de la phase retour. J'aurais pu répondre favorablement aux sollicitations d'un des clubs qui avaient sollicité mes services à l'intersaison, toucher un confortable salaire et me la couler douce, loin des tracas quotidiens liés à la gestion d'un club comme le MCO.

Mon amour pour le Mouloudia m'a fait accepter ce challenge, dans le but de redorer son blason et de le replacer à sa vraie place. Sans contrat, sans salaire et sans soutien depuis 6 mois, j'ai tenu bon. Mais là, c'en est trop. Ils ont gagné. Je m'en irai. C'est sûr”, vociférait, abattu, l'actuel homme à tout faire du MCO.


Photo: Cherif El-Ouazzani

Rachid BELARBI


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