Malgré les maints appels lancés en direction des responsables concernés, les habitants de Sidi Chahmi continuent de subir le diktat de bandes organisées qui, chaque nuit, brûlent des dizaines de pneus usagers sur des terrains vagues, mitoyens à leurs habitations.
En effet, les habitants de la commune de Sidi Chahmi, qui se sont déplacés, hier, au siège de notre rédaction, viennent, une fois encore, de tirer la sonnette d'alarme face aux agissements de certains énergumènes qui , loin de s'inquiéter de la santé des habitants, leur empoisonnent la vie quotidiennement.
Selon des habitants de cette commune et particulièrement ceux de la cité des 130 logements' et des bâtiments du Social', qui se sont déplacés, hier au siège de notre rédaction, des individus communément appelés «Sanafir», en quête de gain facile, brûlent, chaque nuit, des dizaines de pneus usagés, sur un terrain situé derrière le lycée 1er Novembre' de Sidi Chahmi, pour en récupérer les fils de fer et les revendre auprès des nombreux revendeurs de métaux à Sidi Chahmi ou Chteibo.
«Cette activité consiste à brûler des pneus usés afin de récupérer leurs armatures métalliques. qui seront revendues sous forme de rouleaux, sur le marché. Chaque nuit, l'épaisse fumée qui s'échappe du brasier, nous empoisonne la vie», assure un habitant mitoyen du site.
Notre interlocuteur indique que ces récupérateurs de fils de fer, réussissent chaque fois à prendre la poudre d'escampette à l'arrivée des services de Sécurité.
«Des enfants et des personnes âgées n'arrivent plus à supporter les émanations de fumée que dégagent les pneus incinérés et bon nombre d'entre eux souffrent de maladies respiratoires», assure un autre habitant de la commune et d'ajouter: «Les garagistes ou ateliers de réparation rapide ont l'obligation d'orienter ces produits vers le recyclage, le rechapage ou la destruction grâce à des entreprises agréées, au lieu de les jeter dans la nature. Des mesures coercitives doivent être prises à l'encontre des revendeurs de déchets ferreux qui acceptent d'acheter ces fils de fer» .
Il y a lieu de signaler que pas moins de 22.162 tonnes de pneus usagés sont rejetées, par an, dans la wilaya d'Oran . Cette quantité comporte 20,85 % de déchets spéciaux, estimés à plus de 100.000 tonnes, annuellement, précise-t-on dans une étude réalisée par le Cabinet d'études environnementales et risques industriels (CEERI). Les générateurs de ce type de déchets sont les garagistes, les concessionnaires, les centres d'entretien automobile (vulcanisateurs), les stations-service et les unités industrielles, indique-t-on. Alors que la législation stipule que le générateur d'un DS est censé prendre en charge son stockage en attendant son traitement, ces déchets finissent abandonnés en pleine nature dans les oueds, les terrains vagues et même sur les terres agricoles, déplore-t-on, avant de signaler qu'une partie seulement est valorisée.
L'étude indique qu'une partie de ces déchets, notamment ceux stockés dans la Zone industrielle d'Arzew et Béthioua et dans certaines carrières, est vendue aux enchères.
A Oran, aucune entreprise active dans le domaine de recyclage des pneus n'est enregistrée auprès de la direction de l'Environnement.
D. B.
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Posté Le : 29/10/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : D. B.
Source : Le Quotidien d'Oran du samedi 27 octobre 2018