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Oran- Cinémathèque Algérienne : Hommage appuyé à Mohamed Bouamari



Pour elle, celui-ci était parti de rien, sans aucune formation théorique, mais c’était, dit-elle, son amour pour le cinéma qui a fait qu’il a commencé à s’intéresser à la photo, au court métrage, etc. avant de passer à la réalisation conventionnelle.

Dans son intervention, Sid Ali Kouiret a déploré, à juste titre, le fait que la culture cinématographique s’est effondrée et avec elle l’image de l’Algérie. Il fait partie du giron du monde du cinéma qui revendique haut et fort une aide de l’Etat au profit du secteur cinématographique. « Il y a quelque temps, un jeune homme m’a interpellé alors que j’étais dans ma voiture et m’a dit : ‘’Sid Ali, moi je suis du GIA’’. Quelques temps après, dans le même quartier, après que le film Les enfants de La Casbah a été programmé à la télévision, un autre jeune qui m’a reconnu m’a dit : ‘’Merci vous nous avez appris à aimer notre pays’’ », témoigne-t-il mais c’était surtout pour montrer la force de l’image qui vaut pour lui beaucoup plus que les discours et les articles de journaux. « Nous les artistes sommes proches du peuple et c’est pour cela que j’aime bien voir les pièces de Rouiched où on ne se gène pas de parler de choses banales mais combien importantes pour le bien de la collectivité ». Présent dans la salle, Houidek partage le même avis et il évoque avec nostalgie la gloire du cinéma algérien des années 1960 et 1970. Ahmed Benaïssa, qui a considéré que la déchéance du cinéma algérien est un thème très complexe pour être abordé pour la circonstance, a préféré revenir au réalisateur algérien disparu récemment pour parler de lui comme quelqu’un qui s’ingéniait à mettre de « l’ordre dans le désordre ». « On venait avec un scénario et sur le tournage on se retrouvait avec plein d’autres idées qu’il mettait en scène et c’est cela aussi qui fait son génie », avait-il confié avant d’annoncer la tenue prochainement d’une rétrospective du film algérien : 45 ans de cinéma algérien (Houidek en compte une centaine). Durant cette même matinée, l’assistance a eu le loisir de redécouvrir Le Charbonnier, le film qui a révélé Bouamari, un cinéaste engagé dans un film où les idées marxistes n’étaient pas étrangères et qui met en scène, durant les premières, années de l’indépendance, un personnage qui défie la féodalité locale et ses idées rétrogrades (la bourgeoisie effective étant du ressort du colonialisme) et qui assiste aux changements qui s’opéraient à l’époque : l’école pour tous les enfants, le travail inséré dans les tâches d’édification nationale y compris pour les femmes, etc. Alors que l’hommage s’est poursuivi, jeudi, avec notamment la projection d’un film de Djamila Sahraoui où le cinéaste apparaît pour la dernière fois, les autres films de cet auteur, primé à maintes reprise seront au programme dès la semaine prochaine.


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