Le poulet se vend de moins en moins cher aux marchés d'Oran. En effet, le kilogramme de volaille qui était proposé, il y a à peine un mois, à 400 DA, se négocie ces derniers jours à 240 DA voire 220 DA.
Cette baisse s'explique, selon les bouchers, par une offre qui a dépassé la demande. C'est aussi la remarque faite par les ménagères au niveau des marchés de la ville qui se sont rabattues sur la viande blanche.
Néanmoins, la chute des prix du poulet a pour origine les mesures prises par les pouvoirs publics. Cette situation a boosté la consommation, selon les vendeurs.
En août 2012, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural avait annoncé, au Comité interprofessionnel de la filière avicole, que les pouvoirs publics ont décidé d'exonérer des droits de douane les aliments et de la TVA les intrants dans l'aliment de la volaille et les produits finis.
En contrepartie, les professionnels s'étaient engagés à assurer l'approvisionnement du marché national à des conditions satisfaisantes. Une mesure qui a pris effet le 1er septembre dernier, et qui a été prorogée dans la loi de finances 2013 jusqu'au 1er août 2013. Cependant, le ministre avait averti à l'époque «que la prorogation de ladite mesure dépendra du degré d'impact sur le marché de la consommation.
Notons qu'en marge du quatrième salon de l'agroalimentaire «SIAL», le président du Comité interprofessionnel de la filière avicole a affirmé que les pouvoirs publics sont disposés à mettre en place un système permanent de stockage de la volaille abattue conformément à des normes scientifiques permettant la stabilité des prix des viandes blanches, leur disponibilité tout au long de l'année et la protection du consommateur, en plus d'épargner des pertes aux aviculteurs.
A l'opposé de cette baisse des prix des viandes blanches, les cours des viandes rouges poursuivent «leur folle ascension», en atteignant des pics de 1.400 DA.
Le prix de la sardine a aussi connu une hausse vertigineuse. Il y a quatre jours, le prix de ce poisson bleu a atteint les 600 dinars voire 700 dans certains marchés. Un seuil rarement égalé et la sardine n'est plus «le fameux plat du pauvre». Un prix qui dépasse l'entendement et que personne n'accepte.
Toutefois, cela n'a pas empêché certains consommateurs à mettre la main à la poche. Cette situation trouve son interprétation, de l'avis des experts, dans la faiblesse de l'offre.
A cela s'ajoute aussi un fait climatique important qui ne favorise pas la disponibilité. Il s'agit de la vague de froid. La sardine et le poisson bleu en général suivent les courants chauds. Le mauvais temps des derniers jours n'explique pas à lui seul cette envolée des prix.
D'autres facteurs sont à prendre en compte, notamment le circuit de distribution et la mauvaise volonté des pêcheurs locaux à s'aventurer au large.
Il fut un temps où la sardine, de par son raisonnable prix qui variait entre 50 et 150 dinars selon la période saisonnière, permettait aux familles à faibles revenus de s'en approvisionner régulièrement, car pouvant facilement remplacer le déficit en viande rouge ou blanche.
L'autre problème cité, en relation directe avec la rareté de la sardine sur les marchés oranais, concerne l'inconscience assassine et l'implacable avidité de certains pêcheurs qui ne reculent devant rien pour lui arracher plus qu'elle ne peut donner.
Raclant leurs filets de pêche à quelques centaines de mètres du rivage, les chalutiers dégradent inexorablement les fonds marins, détruisant à chaque passage toute forme de vie. Ne trouvant plus son alimentation naturelle qui consiste en du poisson fourrage, la sardine préfère chercher son bonheur ailleurs.
Posté Le : 19/03/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: algeria.com ; texte: J. Boukraâ
Source : Le Quotidien d'Oran du lundi 18 mars 2013