ORAN - La méga-station de dessalement d’eau de mer d’El Mactâa, inaugurée lundi par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est appelée non seulement à renforcer l’alimentation en eau potable de la wilaya d’Oran mais aussi à répondre aux besoins des wilayas limitrophe comme Mascara, Mostaganem, Relizane et Tiaret.
Cette installation a une capacité de production de 500.000 mètres cubes par jour. C’est la plus grande station du monde utilisant le procédé d’osmose inverse, souligne à l’APS Chakib Bekouche, le DG de la société par actions "Tahlyat Myah El Mactaâ" (TMM) qui gère la station.
"Initialement, ce projet de dessalement d’eau de mer pour produire de l’eau potable était prévu pour la population de la wilaya d’Oran. Mais, il s’est avéré, plus tard, qu’Oran est devenue une wilaya autosuffisante, mieux lotie que les autres wilayas limitrophes, avec tous les projets de dessalement réalisés dans la région. Maintenant, la station d’El Mactaâ est appelée à alimenter ces wilayas: Mascara, Relizane, Tiaret et Mostaganem", a indiqué le même responsable.
"Avec un projet de 500.000 mètres cubes d’eau par jour, c’est la plus grande station au monde avec ce procédé utilisé dans le dessalement, en l’occurrence l’osmose inverse", a-t-il ajouté.
Au départ, lorsque les pouvoirs publics ont retenu ce mégaprojet, la zone industrielle d’Arzew était déjà saturée. Il a été décidé alors d’aller plus loin et le choix a porté sur El Mactaâ, "d’autant que c’est une zone historique ayant abrité la bataille d’El Mactaâ en 1835. C’est toute une symbolique", précise le même responsable.
L’Algerian Energy Company (AEC) et l’Algérienne des Eaux (ADE) sont, en fait, les initiateurs de tous les projets de dessalement d’eau de mer en Algérie, dont celui d’El-Mactaâ. "Ces projets ont contribué à l’amélioration du cadre de vie du citoyen en améliorant le plus important des éléments de ce cadre, celui de l’approvisionnement en eau potable (AEP)", souligne M. Bekkouche.
Le projet de la méga-station de dessalement d’eau de mer d’El-Mactaâ est le plus grand projet que ces deux sociétés ont eu à initier, à conduire.
"Ce projet a été amené à son achèvement complet avec une capacité de production de 500.000 m3/ jour. C’est une performance exceptionnelle", a indiqué le DG de TMM.
Initialement, le projet devait être conduit par un investisseur étranger, mais depuis 2009, avec le principe des 51/49 édicté par la loi, il a été décidé de créer une Société par actions, la TMM spa, souligne-t-on. Un montage financier a été élaboré et les parts ont été réparties comme suit : 47% pour l’investisseur étranger, en l’occurrence Hyflux Menaspring Ltd, la société singapourienne qui a construit la station de dessalement, 43% pour l’AEC et 10 % pour l’ADE. .
Le projet a coûté 491 millions USD.
Pour ce qui est de la gestion de la station, une société de gestion a été créée. Il s’agit de HOMA (Hyflux Operating Maintenance Algeria). Cette société a conclu un contrat avec TMM spa et devra gérer la station d’El-Mactaâ pour une durée de 25 ans.
Concernant la production, Chakib Bekkouche indiquera que le programme initié prévoit la production et la fourniture de 265.000 m3 d’eau par jour à partir de janvier 2015. A compter de janvier 2016, la station produira 430.000 m3/j. Et à partir de janvier 2017, la station fournira 500.000 m3/j, soit sa pleine capacité, ceci pour fournir Oran, Mostaganem, Relizane, Mascara et Tiaret.
Sur le plan technique et concernant le procédé utilisé dans le dessalement d’eau de mer, le système de l’osmose inverse reste le système le plus propre et le plus économique qui existe dans ce type d’industrie. "La particularité de cette usine est qu’elle utilise un autre système pour la filtration d’eau de mer par l’utilisation de membranes, une technologie japonaise appelée ultra filtration. L’autre particularité de cette usine est qu’elle est respectueuse de l’environnement", a-t-il assuré, signalant que le système d’amener d’eau et de rejet de la saumure sont tous les deux souterrains.
Sur un autre plan, le coût d’un mètre cube d’eau dessalée est de 35 dinars, indique M. Bekkouche. "C’est, actuellement, le coût le plus bas qui soit. Cette évaluation a été calculée sur la base de la valeur du dollar en 2007 et qui était de 66 dinars. Mais elle reste, aujourd’hui, l’usine la plus économique dans le monde", précise-t-il.
Concernant le personnel de cette usine, il a été jugé suffisant soixante personnes pour la faire fonctionner. L’usine est, en effet, dotée des technologies les plus avancées dans ce domaine et est presque entièrement automatisée. Cet effectif a été spécialement formé pour la gestion des différents compartiments de la station.
Toutefois, le procédé de dessalement d’eau de mer produira, en plus des 500.000 m3 d’eau potable, quelque 500.000 m3 de saumure, c’est la quantité rejetée dans ce processus. L’un des challenges de TMM consiste à trouver le moyen pour éviter ce rejet de saumure. La Spa préconise la création d’une autre industrie, un autre projet. En effet, indique le DG de TMM, "des discussions sont en cours pour amener des investisseurs à récupérer l’eau de saumure pour en extraire plusieurs éléments qu’elle contient et réduire par la même occasion, et de manière considérable, l’impact sur l’environnement".
Cette eau de saumure, rejetée lors du processus de dessalement de l’eau de mer, a plusieurs débouchés. A partir de cette eau, on peut produire du sel, des sels minéraux, du magnésium et du nickel. Tout est donc récupéré. Un appel à investisseur est lancé pour ce projet. TMM pourrait le faire elle-même, mais pas avant deux ou trois années, avec, bien entendu, l’accord des actionnaires, a-t-on estimé.
Et ceci reste valable pour toutes les stations de dessalement d’eau de mer du pays, autant de projets de cette nature, selon le même responsable.
L’Algérie dispose de neuf (09) stations de dessalement en cours de production, deux en cours de construction, ainsi que deux autres en phase de développement, soit 13 stations au total.
Lors de sa dernière visite à Oran, le ministre des ressources en eau avait affirmé que l'Algérie a capitalisé une expérience de leader mondial en matière de dessalement de l'eau de mer. "L’investissement dans la mobilisation des eaux dites non conventionnelles a permis à l'Algérie de gagner une position de leader, et cela pas seulement en Afrique mais à l'échelle planétaire", a déclaré M. Necib, ajoutant que "la stratégie nationale continuera d'être axée sur la consolidation des investissements pour la mobilisation et la diversification des ressources hydriques".
Posté Le : 12/11/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo et texte: APS du mardi 11 nov 2014
Source : aps.dz