Oran - LITTERATURE ALGERIENNE

« Les têtes des orphelins » de Zoubir Souissi



Zoubir Souissi, ancien journaliste et l’un des membres fondateurs du quotidien indépendant Le Soir d’Algérie, était à Oran ce jeudi pour présenter son dernier livre intitulé «Les têtes des orphelins». Titre fort évocateur qui nous renvoie directement à notre adage populaire à travers la citation «apprendre la coiffure sur les têtes des orphelins.» Lors d’une conférence-débat qu’il a animée au niveau de la maison d’édition Dar El Gharb, l’auteur présente son livre comme «un témoignage» d’une tranche de vie du pays qui s’étale du 5 juillet 1962 jusqu’au 5 octobre 1988. Pourquoi limiter ce témoignage à la date du 5 octobre ? D’abord parce qu’il y a eu beaucoup d’auteurs qui ont écrit sur la période de l’après-5 octobre. «Mais aussi, ajoute-t-il, parce qu’à cette date, nous avons eu un grand espoir que l’Algérie devienne au nord de l’Afrique ce que l’Afrique du Sud est devenue aujourd’hui à l’autre extrémité du continent: un pays démocratique où toutes les libertés sont garanties. Hélas, ça n’a pas été le cas», regrette-t-il. «Les têtes des orphelins», dit-il, est un témoignage «de ce que j’ai vécu tout au long de ma carrière professionnelle».

Une carrière longue et riche faite dans différents journaux de la presse écrite nationale, à commencer par Révolution Africaine et El Moudjahid durant la période du parti unique, pour arriver au Soir d’Algérie, journal qu’il a contribué à créer après l’ouverture du champ médiatique à la presse privée. Zoubir Souissi raconte une «histoire» certes «pessimiste», comme il l’admet d’ailleurs, mais qui, selon lui, «reflète la réalité de l’Algérie». Interrogé s’il n’était pas tout autant responsable de cet état des lieux qu’il dresse, vu que, en tant que journaliste dans des organes de l’Etat, il faisait partie du «système», M. Souissi dira qu’à l’époque, «nous étions dans une spirale, car nous croyions aux idéaux du moment. Moi je ne critique personne, je fais seulement un état des lieux», réaffirme-t-il. «Je persiste et signe. +Les têtes des orphelins+ est un acte d’amour pour mon pays. L’Algérie mérite beaucoup mieux que ça». C’est ce qui explique ce «coup de gueule».




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