Oran - Revue de Presse

Les artisans bijoutiers d’Oran revendiquent une baisse de la TVA



Les artisans bijoutiers d’Oran affiliés à l’UGCAA sont au bord de l’asphyxie professionnellement : leur métier se meurt ! C’est toute une activité commerciale ou économique qui est menacée aujourd’hui, comme nous l’ont expliqué les représentants de cette corporation. “L’artisan bijoutier est l’un des plus vieux métiers. Aussi loin que vous remontez dans le temps, les artisans bijoutiers ont existé  partout, car ce n’est pas seulement une activité commerciale, lucrative mais ça fait partie de la culture, c’est la personnalité d’un peuple”, nous explique avec passion le responsable de la section des artisans bijoutiers qui est dans le métier depuis 25 ans.
Les raisons de cette crise
sont multiples et les solutions existent, ajoute l’intervenant, et d’expliquer : “Avant c’était l’État qui avait le monopole et qui fournissait la matière première : l’or. Puis il y a eu la décennie noire et un vide qui a tout bouleversé. Le marché n’est plus organisé, certains importent. Avant, l’Enor ne pouvait satisfaire la demande avec une production de 700 kg. Depuis avec la relance des mines, on nous dit que la production de l’or va passer à 3 t/an ; c’est une bonne chose.”  Et de poursuivre : “Certains ont profité du vide. Nous ne sommes pas contre l’importation, mais il faut assainir le marché, c’est nous qui subissons cette désorganisation." L’autre élément qui plonge la profession dans la crise, c’est la forte TVA qui est de 17%. Une taxe en fait qui est double, comme nous l’explique un artisan bijoutier. “Nous devons payer la TVA puis lorsque l’on se rend aux services de la garantie, on doit encore payer des droits de garantie. C’est une double taxation qui frappe l’artisan qui ne peut tenir. Plus grave encore, lorsqu’un artisan crée des bijoux, il va à la garantie pour les faire poinçonner et payer d’autres taxes. S’ il n’arrive pas à vendre sa production, il doit la faire fondre et créer autre chose. Il doit à nouveau payer les droits de garantie. Il ne faut pas oublier les pertes de matière première à chacune des opérations. On est perdants sur tout la ligne."
Pour ce faire, la section des artisans bijoutiers demandent une baisse de la TVA jusqu’à 6% et qu’elle ne soit réglée qu’une seule fois.Les difficultés rencontrées par les artisans bijoutiers sont réelles ; nombreux sont ceux qui ont fermé boutique et qui suppriment des emplois.
Dans les années 1980, il y avait à Oran 1 300 artisans bijoutiers ; les services de la PME/PMI ont à leur niveau 210 artisans bijoutiers recensés en 2007 et 21 ont cessé leur activité cette même année. La section de l’ UGCAA a récemment demandé un recensement de l’ensemble des artisans bijoutiers existant depuis les années 1980 à nos jours, et ce, en vue de préparer une journée de sensibilisation sur leur métier.
L’autre préoccupation de nos interlocuteurs, c’est la perte de tout ce savoir-faire.
Chaque artisan qui disparaît, c’est une partie de la culture de l’héritage culturel qui disparaît et qui ne sera pas transmis aux jeunes. Un artisan bijoutier emploie au moins 5 à 6 ouvrierts qu’il forme en même temps, mais avec la crise économique, il est contraint de licencier son personnel. Avec l’aide de l’État qui pourrait accorder une baisse de la TVA, les artisans bijoutiers veulent en même temps aller à la rencontre des jeunes dans les centres de formation professionnelle, leur enseigner bénévolement leur savoir-faire. La tenue d’une journée d’information sur la crise qui frappe cette corporation sera assurément l’occasion de faire entendre aussi bien leurs revendications que leurs propositions.


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