Le Tamoranwi s'invite à Oran Pour les soirées de Ramadhan

Samir Ould Ali

Depuis samedi dernier, le Centre des Conventions d'Oran vit au rythme de la culture du Sahara à travers le «Tamoranwi» (mot-valise associant Tamanrasset, Oran et nwi pour nuit), une manifestation culturelle pluridisciplinaire s'appuyant sur de nombreuses soirées artistiques, des conférences et des expositions autour du patrimoine culturel du Grand sud algérien. «Le but est de promouvoir le patrimoine culturel et artistique de cette grande partie de notre territoire, loin de tout aspect folklorique et de faire percevoir par d'autres régions, toute cette richesse accumulée au cours des millénaires de notre histoire», expliquent les organisateurs de l'événement, l'agence de communication World space service et le CCO.
De fait, de nombreux artistes maghrébins et européens sont attendus pour animer les soirées musicales de cet événement inauguré par la chanteuse de haouzi Rym Hakiki, le groupe malien Tinariwen, le DJ espagnole Dani Del Amo, l'Algérien Nabil Bali, fils de l'ambassadeur de la musique touareg Othmane Bali, décédé en 2005, le groupe Raïna Raï, le Marocain Abdessalem Alhassani, la chorégraphe algérienne et responsable d'une académie de danse à Palerme (Italie) Sabah Benziadi, ou encore le groupe Gyspy mundo nuevo... Ces artistes se produiront en plein air, sur l'esplanade de la salle Méditerranée, espace savamment éclairé par les jeux de lumière et les projecteurs dissimulés dans les carrés verts, où des canapés et des sofas ont été disséminés pour accueillir le grand public ; un étage plus haut, dans un autre espace, privé celui-là, surplombant l'esplanade, des tentes ont été dressées pour accueillir le public VIP. Naturellement, les droits d'entrée ont été déterminés proportionnellement à la qualité du cadre : 1 500 DA pour le grand public et
3 000 DA pour le public VIP.
Parallèlement à l'animation scénique, plusieurs conférences thématiques sur l'histoire et l'anthropologie sont, par ailleurs, au programme de cette manifestation dont la clôture est fixée pour le 6 août prochain. «L'origine d'Oran et de ses environs», «La culture de l'eau dans le Sahara», «Ecouter l'Algérie» ou encore «Oran : sa place et son rôle dans la Méditerranée» sont les principaux titres des conférences qu'animeront notamment Abderrahmane Moussaoui, anthropologue et chercheur, université Lyon, Sadek Benkada, historien du Crasc et ancien maire d'Oran, Abdelmadjid Merdaci, sociologue de l'université de Constantine ou encore Farid Benramdane, doyen de la faculté des Arts et des Lettres de l'université de Mostaganem. Une grande exposition (arts plastiques, photographie, mode et tourisme) autour des spécificités culturelles et artistiques des régions du Grand Sud est également prévue dans cette manifestation qui ambitionne, toujours selon ses promoteurs, de jeter «un pont humain, d'échange, de partage et d'amitié ['] entre le Sahara et la Méditerranée, entre les dunes et les plages.»
Il reste que, dans sa volonté de rapprocher les cultures du Nord et du Sud, Tamoranwi gagnerait à trouver de nouvelles formules pour permettre au plus grand nombre d'accéder à ses manifestations.
S. O. A.