Le relogement perturbé : Les Planteurs sous haute tension

Au troisième jour de l'opération de relogement des familles des Planteurs, des actions de protestation ont eu lieu au niveau du site dit Terrain Pasteur où de nombreuses familles protestataires ont empêché les engins d'entrer à l'intérieur du site pour procéder à la démolition des habitations. Jets de pierres, pneus brûlés et gaz lacrymogènes, un climat très tendu qui rappelle les émeutes qui ont marqué de précédentes opérations de relogement dans ce même quartier. Des jeunes, exhibant des bouteilles de gaz, ont menacé de tout faire exposer si les engins s'approchaient du site. Selon des protestataires, de nombreuses familles refusent de quitter leurs habitations car elles contestent ces attributions, affirmant que certaines familles composées de plusieurs ménages n'ont bénéficié que d'un seul logement. Nos interlocuteurs indiquent qu'ils sont privés d'eau et d'électricité depuis trois jours. Pour ouvrir la voie aux engins, la police anti-émeutes a du charger les manifestants et permettre, vers 14h00, aux services concernés d'investir les dernières zones et d'entamer les opérations de démolition. Jusqu'à une heure avancée de l'après-midi, le climat était toujours tendu et des jeunes, en colère, narguaient toujours les forces de sécurité. Des sources proches de la commission de relogement nous ont indiqué que les services de police ont procédé à quelques interpellations, sans toutefois donner un nombre exact des personnes arrêtées. En principe, et sauf autres incidents, l'opération de relogement de toutes les familles concernées sera achevée aujourd'hui. La veille, au deuxième jour du relogement, des familles avaient manifesté leur colère par des jets de pierres et avaient bloqué l'accès à la circulation au niveau du site dit Terrain Mesmoudi et Ravin Ras El-Aïn. Les familles refusant de quitter leurs habitations sont entrées en confrontation avec les forces de l'ordre présentes sur place. Durant plusieurs heures, les policiers ont dû essuyer des jets de pierres des hauteurs du quartier, suspendant ainsi les opérations de relogement. Après les jets de pierres, des familles protestataires, venues des différents sites concernés par le relogement, ont organisé un sit-in, bloqué la route à la circulation automobile et empêché les engins de démolir leurs habitations. Il aura fallu l'intervention du chef de Sûreté de wilaya pour calmer les esprits mais, jusqu'à une heure avancée de l'après-midi, les familles refusaient toujours d'évacuer la voie publique.