Oran - Revue de Presse

Le projet toujours dans l’expectative Métro ou l’Arlésienne d’Oran



Le projet toujours dans l’expectative Métro ou l’Arlésienne d’Oran
Publié le 29.05.2024 dans le Quotidien l’Expression

En prenant en compte les transformations économiques, la ville d’Oran est, plus que jamais, dans le besoin de son métro.

Les habitants et les visiteurs d'Oran sont toujours dans l'expectative, prolongeant la durée de leur rêve pour ne se réveiller qu'une fois que ce songe sera réalisé. Il s'agit du métro d'Oran pour lequel des propositions ont été posées à la table des discussions. Celle-ci a même été suivie, par la présentation de la première étude avant que ce même projet ne se transforme en arlésienne. En prenant en compte les transformations économiques, la ville d'Oran est plus que jamais, dans le besoin urgent et nécessaire d'un moyen de transport souterrain, le métro. Pourquoi donc insiste- t-on sur la relance de ce projet qui a germé en 2012 et qui n'a jamais mûri? Forte de sa population estimée à près de 3 millions d'habitants, celle-ci est en éternel mouvement, d'est en ouest, du nord au sud.
Autrement dit, la ville d'Oran est à couvrir par un important réseau de transport et de surcroît des plus adéquats et de haute technologie devant refléter encore plus la meilleure image de cette ville qui n'a rien à envier aux grandes cités méditerranéennes. D'autant plus que les moyens de transport classique ou encore le transport en commun a prouvé ses limites en présentant des bus constitués d'un tas de ferraille usée se livrant à longueur de journées à des courses-poursuites qui finissent dans plus d'un cas par des hostilités et des animosités opposant très souvent des chauffeurs et receveurs rivaux et se terminant par des altercations entre les chauffeurs et les passagers réclamant leur droit à la sécurité.
12 années plus tard...

C'est en 2012 que le métro d'Oran a été présenté pompeusement dans l'hémicycle de la wilaya d'Oran. 12 années sont passées alors que le même projet est resté en l'état, tributaire des fonds de tiroir. Aucune explication n'a été jusqu'ici donnée laissant les promoteurs du progrès et de la modernisation croire qu'ils ont gagné la bataille, alors qu'il n'en est rien. Ce sont d'ailleurs ces mêmes «speakers» au discours décourageant qui sont montés insidieusement au créneau pour ralentir le projet du tramway d'Oran.

Dans plus d'un débat qu'ils ont tenu, ils ont tenté de faire valoir leur projet sournois en argumentant, souvenons-nous- en, que le tramway constitue un grand péril pour la ville d'Oran et son bâti, notamment celui situé dans le tracé de ce moyen de transport. La vérité a fini par gagner, la ville d'Oran n'a, durant tous les travaux marqués par des déviations des réseaux d'électricité, de téléphone, de gaz, d'eau et d'assainissement, ni encore moins durant tous les essais techniques, aucunement vécu un quelconque incident notable, si petit soit-il. Elle n'a pas non plus connu un autre quelconque incident depuis le lancement commercial, en 2013, de ce tramway.
11 ans après sa mise en fonction, aucune bâtisse ne s'est effondrée. Pourtant, les effondrements ont constitué l'essentiel des arguments qui ont été avancés auparavant et à plus d'un titre par les partisans de l'inertie et du statu quo alors que les premières prémices du tramway voyaient le jour. Et c'est hélas, pratiquement le même argumentaire qui a, à des desseins très connus, été avancé dans le cadre du projet du métro d'Oran. En tenant un discours qui ne convainc pas vraiment les Oranais, les mêmes voix qui se sont élevées contre le tramway d'Oran reviennent à la charge en évoquant les mêmes motifs en s'opposant au métro d'Oran. Dans leurs speechs, ils avancent la fragilité de la ville, allant jusqu'à dire que le réseau de tunnels souterrains risque de constituer une source d'inquiétude. Il en est de même pour ces pseudos défenseurs de ce qu'ils appellent «le patrimoine historique» de la ville. Peu nombreux et à l'argumentaire de pacotille reposant sur des appréhensions n'ayant pas lieu d'être citées, ces mêmes voix n'hésitent pas à exprimer ce qu'ils appellent «l'impact» dudit projet sur les anciennes bâtisses et les monuments historiques. Il s'agit là du discours identique qui a été tenu lorsque le projet du tramway a été annoncé, soulignant la nécessité de la préservation du patrimoine de la ville, en plus de mettre l'accent sur les fouilles archéologiques approfondies à mener pour la localisation des sites.

Les partisans du métro d'Oran gagnent toutefois du terrain en avançant, enfin, un argumentaire solide pouvant apporter un plus à cette ville millénaire en la développant tout en l'embellissant. Nombreux ont été ces spécialistes qui ont démonté, de bout en bout, ces «fallacieux prétextes» avancés par les partisans de la léthargie. Ce fut lors d'une conférence sur la préservation des tunnels historiques d'Oran qui a été organisée au Musée national Ahmed Zabana à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine. Si certains ont exprimé leur anxiété et leur alarmisme en avançant le réseau de tunnels souterrains situés le long du trajet, à savoir des risques pour les sites historiques, nombreux sont les spécialistes qui ont plaidé pour la rénovation de cette ville dans son souterrain en mettant en place de nombreux développements en l'occurrence des musées souterrains.

En tenant un tel discours, ces mêmes spécialistes sont d'autant plus convaincus quant à la nécessité d'aller de l'avant en animant encore cette ville métropolitaine dont ils sont unanimes à dire que «le métro d'Oran ne constitue aucunement un quelconque risque pour cette ville ni encore moins à son histoire». Bien au contraire, ce projet contribue à l'enrichissement de l'histoire d'Oran», ont-ils expliqué. De plus, ils avancent, comme argument solide comme du béton, que «le tracé est loin de traverser le vieil Oran, Sidi El Houari regorgeant d'importants pans de l'histoire et de l'historicité d'Oran».

Pour leur part, les écologistes, croyant dur comme fer l'apport positif de ce projet sur le cadre de vie, sont nombreux à trancher la problématique posée depuis 2012. «Le métro d'Oran constitue l'une de solutions pouvant contribuer amplement à la dépollution», plaident-ils.

Quel trajet propose le métro d'Oran?

Loin des suspicions des hommes, des sources humaines, les scientifiques ont tranché en proposant, en 2012, une esquisse ouverte sur 4 tracés sur une trajectoire linéaire de 19 km.
L'étude, qui a été élaborée par une société espagnole, propose les mêmes points de départ et d'arrivée. Selon cette étude, le métro entamera sa trajectoire à partir de l'ouest de la ville, très précisément du stade Habib Bouakeul pour rallier la partie est de la cité, en l'occurrence le nouveau pôle universitaire et urbain de Belgaïd. L'étude en question propose une vingtaine de stations, s'étendant du stade Habib Bouakeul jusqu'à Belgaïd en desservant la somptueuse place du 1er- Novembre, ex- place d'Armes, le siège de la wilaya, boulevard Millénium avant d'atteindre le point de chute final, le pôle urbain et universitaire de Belgaïd, ce site abrite également le complexe sportif Miloud Hadefi qui a couvert, avec panache, la rencontre sportive internationale tenue en 2022, les Jeux méditerranéens.

Ainsi, le métro d'Oran est, tel qu'il a été présenté par la même étude, en parfaite synchronisation avec les autres moyens de transport comme le tramway d'Oran. L'étude réalisée en 2012, a prévu un investissement de 138 milliards de dinars. Il captera le mouvement quotidien de 32 000 passagers.

Wahib AÏT OUAKLI



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