Quatrième de couverture Dans la lumière blanche d'un matin d'été, un homme prend l'autocar pour aller voir son fils qui ne répond plus à ses lettres. Dans ce voyage intime qui commence dans le Midi et qui le conduira dans une ville bâtie elle aussi au bord d'un fleuve, il se souviendra de son propre père, de la guerre, des paysages de son enfance en Algérie, de la pauvreté et de sa découverte de la mer. Au bout de la route, il retrouvera, derrière la vitre de l'autocar et de son existence, cette part de lui-même faite d'ombres et de silences.
Il a connu en Algérie, dans son enfance, la misère et la guerre. Il est courageux, digne, discret comme doivent être les hommes. Ouvrier dans une fabrique de papier, à Avignon, il a travaillé dur pour élever ses enfants. Ils ont tous réussi, sauf un fils. Pourquoi ? Pourquoi ce silence entre eux comme si un vide les séparait ? Il part le rejoindre en car, plein d'appréhension et de questions auxquelles il ne sait pas répondre. L'incompréhension entre un père et son fils, qu'a-t-elle de spécifique lorsqu'il s'agit d'immigrés de la première et de la deuxième génération ?
Commentaire Un émigré algérien de 58 ans, quitte Avignon, où il vit, pour retrouver à Nancy son fils de 25 ans.
C'est durant le trajet en car que se déroule le roman. Aux choses vues par le vieil homme - ses compagnons de voyage, une station service, un accident de la circulation - se mêlent le souvenir d'un voyage en autocar qu'il a fait, enfant, avec son propre père, en Algérie et l'évocation de ce que fut sa vie (cueilleur d'alfa sur les hauts-plateaux, mort de son père, installation avec sa mère en ville, la misère et la guerre, son émigration vers la France, les petits boulots, puis son engagement comme ouvrier dans une papeterie, son mariage avec sa cousine, la naissance de ses enfants qui ont tous réussis, sauf ce fils avec lequel il n'a jamais communiqué) et se mêle aussi l'histoire de ce garçon difficile.
A l'arrivée à Nancy on apprend que le jeune homme était incarcéré pour conduite en état d'ivresse et homicide involontaire et qu'il s'est suicidé.
Avec la simplicité des grands, Djemaï donne une nouvelle dimension au thème qui lui tient à coeur et que, livre après livre, il explore : les émigrés algériens en France. Il ne « sociologise » pas, il ne politise pas, il ne polémique pas. A travers l'histoire banale de personnages ordinaires, il donne à voir et à sentir et nous touche au coeur. Il y a dans ce nouveau roman une âpreté plus forte que dans les précédents. Certes, il ne s'appesantit pas sur la tragédie de ce vieil homme courageux et digne qui n'a rien compris à l'éloignement de son fils, immigré de la deuxième génération. Mais la réserve avec laquelle il la traite, la rend encore plus poignante. Ce livre court, à la fois doux et abrupt, laisse un souvenir prégnant.
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Posté Le : 24/02/2008
Posté par : nassima-v
Source : dzlit.free.fr