Oran - Revue de Presse

Le moustique, une histoire à ne pas dormir la nuit



Si pour les uns, la saison estivale rime avec détente et prélassement, pour d'autres, par contre, l'été est synonyme d'ennui et de mal-être. Et le moustique, ce minuscule insecte, qui gaspille les nuits de tant de personnes, ajoute, tout naturellement, son grain de sel dans le désagrément ambiant des nuits chaudes et blanches de l'été, qui n'en finit plus de s'étirer.

Des quartiers en entier à Oran et dans la proche banlieue, pour ne pas les nommer, ont vu le prix des habitations, par rapport à d'autres groupements d'habitations, sensiblement baisser à cause de cela. Donc, le moucheron, aussi insignifiant qu'il soit, apparemment, dans ce genre de transaction, peut à lui seul remodeler à la baisse le prix d'une habitation, aussi somptueuse qu'elle puisse être.

Hormis cela, le dilemme pour les uns et les autres est soit de fermer les fenêtres et d'essayer, tout en sueur, de s'endormir ou bien laisser aérer et subir les meurtrissures agaçantes de l'envahisseur.

Les services d'hygiène ont beau désinfecter les lieux de propagation, comme ce fut le cas avant-hier, dans le quartier de St-Hubert, mais rien n'y fit, le fléau persiste et signe sa présence surtout quand il s'agit d'un lieu peu hygiénique ou seulement fortement planté. Un village situé tout près d'Oran, traversé en large par un long canal d'évacuation d'eaux usées, est constamment envahi, été comme hiver, par ce parasite au point même où, chaque été, de nombreux habitants quittent leurs demeures, le temps de Jsouffler un peu. Dès la nuit tombée, les habitants ne pouvaient même pas voir les lampadaires, tant le nuage d'insectes formait tout autour un gros écran noir.

Et face à ce tracas, les citoyens les plus touchés ou même les plus sensibles redoublent d'ingéniosité pour le faire fuir.

La «pastille», ce repoussoir miracle qui a fait son apparition au milieu des années 90, est tout indiqué. Mais, seulement, cela a ses effets secondaires ou supposés comme tels par nombreuses assertions. Des enfants et même des adultes se sont plaints de l'allergie qui en découle. Tantôt on dit la «pastille» dangereuse pour la santé, tantôt on découvre son inefficacité.

Aux dires des uns, le métabolisme de l'insecte, ne vivant pourtant qu'une seule journée, a su s'adapter à cette pastille qui ne lui fait désormais plus aucun effet.

Ajouter à cela la contrefaçon qui a également touché cet insecticide, en le rendant sans effet sur la petite bestiole. Il y a les vaporisateurs coûtant 450 DA l'unité qu'on accroche à une prise de courant et qu'on dit non allergéniques, tant qu'il n'y a pas de coupure de courant. Et de nombreux commerçants en ont fait de ce créneau un filon juteux.

Des grossistes qui ramènent différents insecticides de Jordanie et de Chine, notamment comme les vaporisateurs non toxiques, approvisionnent tous les petits détaillants. Mais qu'importe le traitement d'une seule nuit, le lendemain c'est toujours pareil et qui peut focaliser toute sa vie autour de cela ? De guerre lasse, on peut utiliser la bonne vielle méthode : un pot de plante, communément appelé H'bak sur le bord de la fenêtre, qui peut à son tour être toxique si la pièce n'est pas aérée ou carrément dormir et à ses côtés une coupe de mazout qui, dit-on aussi, fait fuir le moucheron, et tant pis pour l'odeur du fuel.

Ou bien faire comme le sans-gêne, dormir tout en se contentant d'un ventilateur allumé toute la nuit et ne pas protester quand la quittance de consommation électrique est fort salée. Le moustique, une histoire impossible, surtout pendant l'été.





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