Beaucoup de gens connaissent la mouna. Certains savent la faire (la vraie, et non cette espèce de brioche sucrée, parfumée à la fleur d’oranger). Bien peu connaissent l’origine de ce gâteau, qui était affichée, avec d’autres légendes, dans une vitrine spéciale du
Musée d’Oran.
Le fort de Santa-Cruz à Oran a été construit au seizième siècle sur le pic de l’Aïdour par Don Alvarez de Bazan y Sylva, Marquis de Santa-Cruz. Plus tard, le fort a servi de bagne pour les prisonniers espagnols. Leurs familles n’avaient la permission de voir les prisonniers à l’intérieur du fort que le lundi de Pâques de chaque année. De temps en temps, surtout le dimanche, elles leur jetaient par-dessus les murailles du fort une espèce de biscuit en forme de dôme.
Un prisonnier était chargé de faire le guet du haut des remparts pour prévenir les familles de ne rien jeter. De là-haut, il voyait arriver une bande de singes qui venaient de la forêt de Misserghin. Cette bande était commandée par une guenon albinos et venait ramasser les gâteaux tombés dans les fossés du fort. Dès qu’il les voyait, le guetteur se mettait à crier : « La mona ! La mona ! » (la guenon en espagnol)
Plus rien n’était jeté et les singes repartaient d’où ils étaient venus. Depuis ce temps, ce gâteau que les Oranais vont déguster avec le riz au poulet dans la forêt des Planteurs tous les lundis de Pâques a été baptisé la mona, que certains ont transformé en mouna.
Posté Le : 13/08/2007
Posté par : hichem