Aux fêtes du Mouloud, tout le village nègre Est plein de mouvement, de fumée et de bruit ; Les fusils, les pétards, éclatent dans la nuit ; Les chants, la derbouka, les flûtes aux sons aigres, Le gros tébeul battu par un grand diable maigre Qu'un flot d'enfants criards en tourbillonnant suit, Le tumulte insensé vous prend et vous séduit, Et vous courez avec ces gens, d'un pas allègre, L'œil brouillé de couleurs qui s'en vont se mêlant Le nez presque insensible à l'odieux relent Qu'exhale en se pressant tout un peuple en folie. Devant cet océan de grossière gaîté, A peine débarqué, le voyageur oublie Tout le passé, jusqu'au pays qu'il a quitté. Oran, 29 avril 1906 " Croquis de voyage" d'Ernest Lacoste
Posté Le : 21/05/2012
Posté par : tlemcen2011
Photographié par : Moulay