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La famille Harouche, une famille juive vivant en Algérie avant l’indépendance



La famille Harouche, une famille juive vivant en Algérie avant l’indépendance

Célébrait la Bar-Mitsva de leur jeune garçon dans le quartier juif d'Oran, connu sous le nom de rue Wagram dans le quartier israélite, surnommé "derb lihoud", littéralement "le quartier juif" en arabe. La Bar-Mitsva est un rite de passage essentiel dans le judaïsme, où un jeune garçon accède à la majorité religieuse, devenant responsable de ses actions d’un point de vue spirituel.

Les noms en Algérie ont souvent traversé les frontières culturelles et religieuses. En effet, certains noms de famille d'origine arabe, berbère ou même turque sont partagés aussi bien par des Algériens musulmans que juifs, seuls les prénoms trahissant parfois l'appartenance religieuse : par exemple, un Benichou Mohamed serait vraisemblablement musulman, tandis qu'un Benichou Isaac serait de confession juive. Des exemples similaires se retrouvent aujourd’hui, comme Gabriel Attal (homme politique français d'origine algérienne, de confession juive) et Youssef Attal (footballeur algérien, de confession musulmane).

Les Juifs ont une histoire millénaire en Algérie, probablement arrivés avec les Phéniciens il y a plus de 2000 ans. D’autres vagues migratoires, de différentes régions, ont contribué à renforcer leur présence : avec les Romains, les Arabes, ainsi que ceux ayant fui l’Inquisition espagnole et portugaise, ainsi que des communautés venant du Maroc. Bien qu'ils aient partagé avec les populations locales les mêmes traditions, habitudes linguistiques, vêtements, et gastronomie, leur distinction principale résidait dans leur foi.

La conquête française de l'Algérie a introduit un tournant décisif pour la communauté juive algérienne. Le décret Crémieux de 1870, du nom du ministre français d’origine juive Adolphe Crémieux, a octroyé la nationalité française aux Juifs d'Algérie, les séparant ainsi juridiquement des Algériens musulmans. Cependant, depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, les témoignages, récits et recherches sur les Juifs algériens sont rares. Peu de livres abordent leur histoire, et pratiquement aucune conférence, article de presse ou émission ne leur est consacrée. Un seul documentaire en arabe a été diffusé par la chaîne Echourouk, soulignant le manque de visibilité de cette communauté dans les récits historiques contemporains de l’Algérie.




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