Industrie pharmaceutique: Des traitements pour les maladies thyroïdiennes bientôt produits en Algérie

  La crise sanitaire de la pandémie du Covid-19 avait entraîné d'énormes difficultés en matière d'approvisionnement en médicaments et produits pharmaceutiques de santé dits «essentiels». Mais, les tensions vécues et imposées par la crise sanitaire mondiale ont poussé les décideurs algériens à transformer les leçons tirées de cette crise en engagement stratégique de sécurité sanitaire. Et ce, à travers la révision de certaines mesures de la politique pharmaceutique et des stratégies d'approvisionnement. En favorisant essentiellement la production locale.

Les intervenants du secteur pharmaceutique public et privé ont adhéré pleinement à la politique de l'Etat visant à construire une industrie pharmaceutique nationale, il y a de cela des années, mais la situation s'est consolidée avec la survenue de la crise sanitaire.

Samedi, le ministre délégué auprès du ministère de l'Industrie, chargé de la Production pharmaceutique, Fouad Hadji, accompagné de Kamel Baddari, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ont procédé à la pose de la première pierre d'une usine destinée à la production de médicaments hormonaux de la société LDM, implantée à la zone industrielle d'Oued Hmimime, commune d'El Khroub, dans la wilaya de Constantine.

C'est une première, une usine de médicaments hormonaux en Algérie. L'usine en question devrait ainsi produire des médicaments spécifiques au traitement des maladies de la thyroïde, notamment le Levothyrox formule originale des laboratoires allemands Merck. Ce nouveau site sera le cinquième au niveau mondial pour Merck dans la production de traitements à base de lévothyroxine, et le premier en Afrique et dans le monde arabe.

Dans une déclaration faite au « Le Quotidien d'Oran », le Dr Boulkroune Abdellah, directeur de communication chez les laboratoires LDM, a affirmé que cette usine est en phase de réalisation et elle sera opérationnelle au cours du premier semestre 2025, pour atteindre sa capacité de production maximale en 2026. Il précise que cette unité « est en mesure de fabriquer de la lévothyroxine des laboratoires Merck ». En rappelant que le groupe allemand Merck et le groupe LDM ont signé en juin 2024 un protocole d'accord pour produire des médicaments à base de lévothyroxine en Algérie. Il dira que « l'unité commercialisera à partir de 2026, 20 millions de boîtes de Levothyrox par an, sur une capacité de production annuelle estimée à 40 millions de boîtes par an ». Cela contribuera à réduire la facture d'importation de ce type de médicament produit dans un petit nombre de pays, nous dira notre interlocuteur.

Le Dr Boulkroune a affirmé qu'avec plan d'investissement de 70 millions d'euros entre 2020 et 2028, le groupe LDM a inscrit plusieurs projets dans son portefeuille pour la fabrication locale de nouvelles classes de médicaments dont les produits hormonaux. Et d'affirmer que « la deuxième étape du plan d'investissement concerne les produits biologiques dont un projet est en cours de conception ». Et ce, avec des perspectives d'exportation des médicaments produits localement.

Ce projet qui est déjà en cours de réalisation contribuera de manière significative à l'autosuffisance du pays en matière de médicaments essentiels et répondra aux besoins des patients algériens, garantissant l'accès aux traitements notamment pour les patients atteints de maladies thyroïdiennes.