Oran - COMMUNAUTES

Ils ont fêté hier «l’année du cochon»: Quartier libre pour les Chinois d’Oran



L’année chinoise du cochon se fête, désormais, à Oran. Il y a seulement quelques années, rares étaient ces Oranais qui avaient entendu parler de la célébration du nouvel an chinois.

Mais, avec l’arrivée dès 2001 des grandes entreprises chinoises de construction à Oran, les temps commencent à changer et les esprits aussi. Hier, les rues de la ville, que ce soit à M’dina J’dida, au Centre-ville ou à l’USTO, ont été prises d’assaut par des centaines de Chinois qui ont choisi de se balader en groupe de dix à quinze, durant cette première journée de la nouvelle année chinoise du cochon. A la place 1er novembre 1954 (ex-place d’armes), des centaines de Chinois étaient réunis pour prendre des photos souvenirs ou, pour simplement se rencontrer entre eux pour se souhaiter les meilleurs voeux pour la nouvelle année. Le spectacle est inaccoutumé pour les Oranais, puisque depuis leur arrivée, il y a environ cinq ans, les Chinois ont toujours aimé rester dans la discrétion et éviter de s’exposer aux regards. Aussi, nombreux étaient les curieux qui ont été attirés par le spectacle et se sont interrogés sur cette présence massive des Chinois dans les rues de la ville.

Nos fêtards chinois, qui se sont contentés du minimum pour fêter l’année du cochon, synonyme selon la tradition chinoise de richesse et de chance, ont oublié, durant une journée, leur légendaire retenue à l’occasion de la plus importante fête annuelle du calendrier lunaire chinois.

Certains se sont contentés d’une balade dans les rues du centre-ville ou ont passé le temps à faire le lèche-vitrine, alors que d’autres ont mis la main à la poche pour acheter de nouveaux habits ou des condiments pour la confection de mets typiquement asiatiques. Cependant, la plupart des travailleurs chinois, estimés à quelques milliers à Oran, ont préféré se rendre dans des restaurants chinois situés à l’Est de la ville dans le quartier de l’USTO ou à Es-Seddikia. Ces restaurants qui ont ouvert leur portes, il y a trois ou quatre ans, pour répondre à une demande croissante de leurs co-citoyens sont mêmes fréquentés par certaines familles oranaises qui viennent découvrir les saveurs de la gastronomie chinoise, l’une des plus anciennes dans l’histoire humaine.

Outre les plats chinois, ces restaurants proposent aussi des gâteaux traditionnels dont raffolent les Chinois à l’exemple du «kue keranjang» confectionné à base de riz gluant et de sucre de canne. A titre d’information, le calendrier lunaire chinois associe chacune des douze années avec un animal. Le cochon est le dernier d’un cycle qui commence avec le rat, le boeuf, le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, la chèvre, le singe, le coq et enfin, le chien. L’année du cochon est symbolisée par un feu placé au-dessus de l’eau, selon la tradition chinoise, ce qui a poussé nombre de géomanciens chinois à prédire que cette année connaîtra des conflits et des guerres religieuses, particulièrement au Moyen-Orient.

En Chine, la nouvelle année du cochon est fêtée à coups de pétards et de feux d’artifices, car la tradition chinoise veut que le maximum de bruit soit fait lors du nouvel an pour chasser les mauvais esprits. Les Chinois ont droit à une période de vacances qui s’étale sur 40 jours mais, à Oran, les entreprises de construction tenues de respecter les délais de réalisation, les travailleurs n’auront droit qu’à une ou trois journées au maximum.


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