C'est peut-être l'un des endroits les plus connus et les plus visités en haute Kabylie. Dans le même village, Ait Ali Oumhand, dans la haute région d'Illoula Oumalou perché à plus de 1000 mètres d'altitude, la zaouia de Sidi Ahmed Bendris fait face à Sidi Abderrahmane. C'est un autre sanctuaire devenu un institut étatique de formation d'imams. Il ne faut jamais s'aviser d'y aller un jour de Achoura, car des milliers de visiteurs, surtout de la basse Kabylie (Akbou, Aït Aïdel), derrière le col d'Icheladhane déferlent sur les lieux. Oudris, comme on le dit ici, s'était établi au quatorzième siècle et, durant des années, des milliers d'élèves, dont certains connus comme Mohamed Salah Seddik, Ahmed Kadri ont suivi une formation en théologie et langue arabe. La zaouïa qui a été brûlée par la soldatesque coloniale en 1959 était réputée pour la qualité de ses études. Même Cheikh Nourdine a fait un passage dans cet établissement qui a connu beaucoup d'aménagements depuis qu'il est géré par une association de citoyens. Une cinquantaine d'élèves, qui viennent surtout de Msila, Bordj, voire de l'Oranie, étudient toujours dans une aile. Les visiteurs viennent particulièrement dans une autre partie où se dresse le tombeau de Oudris. Des femmes mais aussi des hommes y quêtent la baraka des lieux pour le retour d'un fils parti au loin ou l'espoir d'un mariage ou d'une naissance. L'invocation de « Dhawi nagh Awi » (guéris ou emportes...) sonne comme l'ultime station d'où l'on revient avec une irrémédiable décision. La religion se mêle harmonieusement à des pratiques profanes qui se déclinent sous forme de ch'urs entonnant de vieux chants et des repas collectifs dans la bonne humeur et la convivialité.
Posté Le : 19/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : D O
Source : www.horizons-dz.com