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Education et Santé: Les détails des nouveaux statuts dévoilés



Les deux ministères, de l'Education et de la santé ont dévoilé le contenu des statuts particuliers approuvés par le Conseil des ministres et des annonces sur le régime indemnitaire.

Les deux projets comportent des avantages importants en faveur des acteurs de l'Education et de la Santé. Le ministre de l'Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, a mis en relief, jeudi dernier, devant les parlementaires, les acquis contenus dans le statut particulier des fonctionnaires du secteur qui, à coup sûr, amélioreront les conditions socioprofessionnelles des acteurs de son secteur, notamment sur le plan financier. Tout en mettant l'accent sur l'engagement du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et l'intérêt permanent qu'il porte au secteur de l'Education et ses décisions courageuses.

Le ministre a, en outre, mis l'accent, lors d'une interview accordée à la télévision publique, jeudi dernier, sur l'impact financier des nouvelles mesures contenues dans le statut particulier et dans le régime indemnitaire. M. Saâdaoui a affirmé que le passage d'une catégorie à une autre, plus élevée, selon la nouvelle classification entraînera automatiquement des augmentations financières pour l'ensemble du personnel de l'Education.

En ajoutant que «le président a décidé l'octroi d'une prime au profit des enseignants, aux inspecteurs et directeurs ainsi qu'aux censeurs des lycées à hauteur de 30 points et 15 points seront accordés au reste des fonctionnaires dans le secteur de l'Education. Et ce, après de nombreuses suggestions et discussions présentées par les commissions gouvernementales.

Le ministre a cité à titre d'exemple, l'enseignant du primaire classé dans la catégorie 6, précisant qu'en fonction de ses qualifications professionnelles, l'expérience notamment et de diplôme d'étude qu'il détient, bénéficiera d'une allocation mensuelle de l'ordre de 15.000 ou 16.000 dinars. Saadaoui a qualifié cette prime d'appréciable. Enfin le ministre a tenu encore une fois, à rassurer la famille éducative, en affirmant que le statut particulier sera bientôt publié et mis en Å“uvre. En soulignant que l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants et du personnel éducatif va garantir l'amélioration de la qualité de l'enseignement et du système éducatif.

Contacté par nos soins, Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'Education et de la Formation (SATEF), a affirmé que les syndicats du secteur ont été reçus jeudi dernier par l'Inspecteur général et le chef de cabinet du ministère de l'Education où une copie du statut particulier leur a été remise.

M. Amoura a estimé qu'après une lecture approfondie du statut «nous avons constaté qu'il manque tout de même des précisions, notamment en matière de mission. Il dira que contrairement au précèdent statut particulier «il n'y a pas de définition de chaque mission et de qui fait quoi». Il poursuit en soulignant, qu'ils ont donné, à vrai dire, la classification. Précisant qu'ils ont supprimé professeur principal et professeur formateur. Ces derniers ont été changés par des classes (1 et 2). Il s'agit-là d'une amélioration de la classification des grades ainsi que la création de «professeur émérite ou référent» dans le parcours professionnel des employés de l'Education.

En ce qui concerne la prime décidée par le président de la République et annoncée par le ministre de l'Education à l'ENTV, M. Amoura a affirmé qu'il n'y a eu aucun exposé sur le régime indemnitaire lors de la réunion tenue jeudi dernier, au département de Saadaoui. Et de préciser «je pense que le ministre voulait dire une prime de 30 % au profit des enseignants et 15 % pour le reste des professionnels». Car, dit-il, «si on multiplie 30 points indiciaires x 45 Da, on aura seulement une augmentation de 1.350 Da et je ne pense pas que c'est le cas». En enchaînant que le ministre parle de pourcentage et non pas de points. Et d'indiquer qu'il a donné un exemple de l'enseignant du primaire qui devrait, à travers cette augmentation, bénéficier de 15. 000 à 16.000 DA sur le salaire brut, dira-t-il. En soulignant «il faut juste savoir que ce n'est pas tous les enseignants du primaire qui vont bénéficier de cette prime, il s'agit selon le ministre des enseignants qui sont classés à l'échelon 6, c'est-à-dire ceux qui ont 20 ans d'expérience».

Santé : Des augmentations sur les salaires de plus de 20%

Le ministère de la Santé a dévoilé pour sa part le contenu du nouveau Statut particulier. En précisant, à travers un communiqué rendu public, que les nouvelles lois entreront en vigueur dès leur publication au Journal officiel. Ajoutant que ces lois seront appliquées avec l'implication et la participation des partenaires sociaux et des institutions de santé publique. En insistant sur le fait que le président de la République a accordé un intérêt particulier au secteur de la Santé à travers ses décisions et ses orientations.

Il a été précisé dans ledit communiqué que le nouveau statut particulier des corps médical et paramédical permettra la création de nouveaux grades de promotion ainsi que «l'instauration du rôle de Médecin référent».

Le texte accorde le droit à un congé scientifique d'une année et l'adoption de dispositions transitoires pour le grade de Médecin spécialiste hors catégorie pour les médecins spécialistes en santé publique. Pour ce qui est des corps des praticiens médicaux généralistes de santé publique, le ministère a indiqué que les corps des pharmaciens et des chirurgiens-dentistes avaient bénéficié d'un nouveau grade réservé aux titulaires de diplôme de docteur en pharmacie et en médecine dentaire. Ces derniers bénéficieront d'un nouveau grade de promotion et de deux nouveaux postes supérieurs, outre la création d'une fonction pour les médecins généralistes, à savoir celle de médecin référent. Concernant les corps des praticiens médicaux inspecteurs de santé publique, ils ont bénéficié dans le cadre de ce nouveau statut d'une révision des rythmes de promotion ainsi que d'une révision de la classification des postes supérieurs. Les aides-soignants et paramédicaux, relevant des corps paramédicaux de santé publique, ont, quant à eux, bénéficié d'un nouveau grade de promotion, de la création d'un nouveau poste supérieur, d'une révision de la classification des postes supérieurs existants, et de la régularisation des grades des corps paramédicaux afin de les aligner sur le système de classification en vigueur», selon le même communiqué. En ce qui concerne le corps des auxiliaires en anesthésie réanimation, les statuts prévoient la création d'un nouveau grade de promotion pour ces derniers. Le corps des sages-femmes de santé publique a également bénéficié d'une reclassification dans le grade de promotion actuel et de la création d'un nouveau poste supérieur. Les professeurs d'enseignement de santé publique ont «pour la première fois, bénéficié d'un statut particulier qui leur accorde des avantages spécifiques, notamment en ce qui concerne les grades de promotion et les postes supérieurs, ainsi qu'une classification prenant en compte la nature du poste».

Il a été bien précisé dans ledit communiqué que «tous les professionnels du secteur membres des corps précités bénéficieront d'une augmentation de salaires, d'indemnisations et de garantie de la protection de toute forme de pression, ainsi que du droit de promotion exceptionnelle pendant ou à l'occasion de l'accomplissement de leurs missions lors de circonstances exceptionnelles et de crises sanitaires», selon le ministère.

Des avancées en attendant une «séparation» de la Fonction publique

Dans une déclaration faite au «Le Quotidien d'Oran», Dr Mohamed Idir, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique SNPSSP, a affirmé que «le ministère de la Santé ne nous a pas remis une copie du statut particulier tel qu'il a été validé par le Conseil des ministres». Précisant que «le ministre nous a présenté un aperçu général, voire les grandes lignes dudit statut, contrairement à d'autres secteurs».

Mais, dit-il, il y a tout de même «une avancée positive» dans ce nouveau statut», mais elle est «insuffisante si on veut réellement arriver à inverser les tendances relatives à l'érosion des praticiens spécialistes de la santé publique, l'instabilité des équipes et l'instabilité des effectifs avec la difficulté de monter des hôpitaux avec un personnel spécialisé stable».

En dépit des gains, «une valorisation sur les salaires entre 20 à 25 %, cela reste insuffisant en raison du retard important accusé depuis des années». Autrement dit, «c'est une tendance lourde qui s'est installée».

En enchaînant, ces insuffisances sont intimement liées en grande partie au fait «qu'on est toujours inscrits dans le statut général de la Fonction publique et avec des grilles de salaires inextensibles».




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