Wataniya s?appellera Nedjma Selon des sources proches de l?opérateur koweïtien Wataniya, le nom commercial choisi pour ses activités en Algérie sera Nedjma. Le lancement commercial de Nedjma et le début d?activité de l?opérateur se feront probablement début septembre à cause des retards techniques enregistrés par les équipes de Wataniya. D?ailleurs, le lancement technique, qui a eu lieu le 31 juillet dernier, aurait été effectué quelque peu dans la précipitation sur injonction de l?Autorité de régulation qui, en fait, obligeait l?opérateur à respecter la clause contractuelle de mise en service dans les six mois suivant l?acquisition de la licence. Actuellement, le réseau 603 03 (Wataniya) serait fonctionnel uniquement à Alger et à Oran, le site de Constantine n?étant pas encore opérationnel. Pour ce qui est des boutiques que compte lancer le troisième opérateur, à Alger, Oran et Constantine, elles ne seraient livrables que dans un mois. Les trois boutiques Nedjma se distingueront par leur couleur orange et leur design « Hype ». Pour ce qui est du chic, les abonnés seront servis, car l?opérateur promet de mettre le paquet pour garder ses abonnés dans ses boutiques. Celles-ci seront dotées d?un espace internet, d?une partie salon et d?une cafétéria. On a appris que Wataniya serait à la recherche de franchise pour l?exploitation des cafétérias. Il semblerait que le numéro un français des Coffee Shop, Colombus Café, soit le franchiseur choisi par Wataniya, l?américain Starbucks et l?autre français Maison du Café sont en lice pour s?implanter à travers le réseau commercial Nedjma. Cinq boutiques ouvriront à Alger (Didouche Mourad, Dély Ibrahim, Kouba, Hydra, El Biar) en plus de celles de Constantine et d?Oran. Une autre verra le jour au niveau du siège de Wataniya à Bab Ezzouar. Pour ce qui est des tarifs, il apparaîtrait que l?opérateur koweïtien ne cherche pas la guerre des prix, optant plutôt pour la diversification des offres autant dans le domaine du prepaid que dans celui du postpaid. D?ailleurs, les formules « La carte, Le prêt à parler, Le forfait » ont été récemment déposées au niveau de l?INAPI (propriété intellectuelle), ce qui en dit long sur les services que Wataniya entend offrir en Algérie. Point de vue concurrence, et contrairement à ce que l?on peut bien penser, le troisième opérateur aura, probablement, du mal à s?introduire dans le marché algérien, handicapé par la quasi-inexistence de son réseau téléphonique et la performance de celui de ses deux concurrents (Mobilis et Djezzy qui couvrent les 48 wilayas), mais aussi par l?absence de réseau commercial « propriétaire » qui couvre l?ensemble du territoire. Même en s?alliant avec les distributeurs locaux, la chose reste délicate et la distribution de puces et recharges Nedjma n?étant pas à l?abri d?une rupture de contrat avec un ou plusieurs distributeurs. Mobilis et Djezzy peuvent, en revanche, s?appuyer sur leur réseau commercial, que ce soit à travers les agences d?Algérie Poste, ou par Ring, une société du groupe Orascom couvrant tout deux l?ensemble du territoire. Pole position L?opérateur égyptien peut compter en outre sur ses 26 boutiques opérationnelles à travers le pays et sur celles qu?il envisage d?ouvrir prochainement. Sur le plan technique, Wataniya est en pole position avec l?introduction des dernières technologies, le système EDGE et GPRS et avec la prise en charge des messages multimédias (MMS). Le retard accusé par le troisième opérateur dans le lancement de ses services va probablement profiter à Djezzy qui, d?ores et déjà, a lancé le GPRS et le EDGE et s?apprête à lancer le MMS avant son concurrent. De son côté, Mobilis a entamé un programme de restructuration qui promet de combler le gouffre technologique qui le sépare de ses concurrents. La technologie est, semble-t-il, l?angle d?attaque de Wataniya en Algérie, sauf qu?avec un taux d?utilisation de SMS des plus bas au monde, il semble que l?investissement dans les moyens de communication autre que l?appel téléphonique ne soit rentable qu?à moyen ou à long terme. Quelles seraient les conséquences si Wataniya adoptait une stratégie de « dumping » en Algérie ? En aurait-elle les moyens ? Ces questions que se posent les spécialistes sont intimement liées au positionnement des opérateurs sur le marché. Algérie Télécom et Djezzy peuvent par exemple jouer à souhait sur les tarifs des communications internationales dans la mesure où ces deux opérateurs de téléphonie fixe et mobile détiennent une licence VSAT, leur permettant de rediriger leurs appels vers l?étranger par Voix sur IP (Internet Protocol) et par satellite. Pour utiliser ce canal, Wataniya, qui n?a pas de licence, doit obligatoirement louer des plages satellitaires chez ses concurrents ou chez Divona Sat, troisième opérateur VSAT, d?où un surcoût de communications. Réseau restreint Ayant un réseau restreint et totalement tributaire d?Algérie Télécom et de Djezzy, pour ce qui est des revenus de l?interconnexion, Wataniya ne pourrait pas baisser les tarifs de ses communications nationales sans en pâtir. Le seul domaine où le troisième opérateur pourrait appliquer les prix qu?il désire, sans risque de pertes sèches ou de représailles commerciales, est celui du prix des communications et autres prestations de Nedjma à Nedjma. Il reste qu?avec l?arrivée d?un troisième opérateur, le réveil de l?opérateur historique et les efforts en faveur de la qualité qu?est en train d?effectuer Djezzy, c?est le consommateur algérien qui est servi. Du moins pour les tarifs et les services.
Posté Le : 08/08/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharief Akram
Source : www.elwatan.com