Le CHUO révèle à lui seul tous les problèmes auxquels fait face le secteur de la santé au niveau de cette grande wilaya du pays. Ayant fait l'objet de plusieurs extensions d'aménagement durant trois décennies, cette énorme infrastructure n'a pas résisté devant la grande pression démographique subie par la capitale de l'ouest. Malgré le dévouement de certains éminents professeurs et spécialistes qui ne lésinent aucun effort pour une meilleure prise en charge des patients, activent pleinement au sein de cette importante infrastructure élémentaire. Le CHUO a été gagné par l'anarchie sur tous les plans. Ses activités diagnostiques, de soins généraux et spécialisés mais aussi de formation médicale et paramédicale destinées à répondre aux besoins de sept ou huit wilayas de la région Ouest ont gravement pâti de cette extraordinaire densité de la population que le personnel médical et paramédical n'arrive plus à maîtriser. A titre d'exemple et cela est très significatif, un spécialiste en diabétologie infantile travaille dans un minuscule bureau de trois mètres sur trois. Pire, il ne bénéficie d'aucune documentation récente. Pas même Internet! C'est la dégradation totale. Réputé pour être le premier centre qui forme les médecins, le CHUO ne semble plus remplir les critères d'un établissement hospitalier digne de ce nom. Ajoutez à cela, le nombre effarant d'appareils défectueux, le cas des appareils de la radiothérapie en est un, sans compter le scanner. Ce service des cancéreux est tout simplement lamentable avec ses salles surchargées sans compter la rapine et les «vols organisés» de consommables destinés à la chimiothérapie, qui se vendent en toute impunité en dehors de l'hôpital. Bien sûr, c'est toujours le patient qui paie, parfois au prix de sa santé et de sa vie, une situation lamentable à la limite du tragique pendant que les différentes parties s'échangent les accusations. Ce sont 80% des cancéreux algériens qui meurent avant leur rendez-vous de radiothérapie. Le détournement des patients vers le secteur privé est monnaie courante. De nombreux médecins y exercent comme collaborateurs. Ces derniers tentent de se défendre en renvoyant la balle vers les responsables. Pendant ce temps, ce sont plus de 2500 malades qui subissent les effets néfastes d'une gestion médiocre. Ayant été durant des décennies une pépinière médicale de haut niveau qui a donné naissance à d'éminents professeurs, spécialistes en psychiatrie, en orthopédie, et en cardiologie, pour ne pas citer de nom , le secteur de la santé à Oran est aujourd'hui à la traîne. Triste constat! Le CHUO d'Oran est un exemple qui illustre parfaitement le déplorable contexte sanitaire dans cette wilaya. La saleté assiège cette infrastructure hospitalière: des photos en témoignent. Un responsable exerçant au sein du CHUO confie que pas moins de 300 camions ont été mobilisés pour débarrasser le centre hospitalier de plusieurs tonnes de déchets. La dégradation est constatée à tous les niveaux et dans tous les services: à la maternité, aux urgences, en pédiatrie, des cancéreux ou l'infectieux pour ne citer que ceux-là. C'est ainsi qu'à la maternité, des chariots se sont transformés en lits pour les patientes. Et les chariots, qui servent habituellement à transporter les femmes en phase d'accouchement, remplacent les lits. Parfois des patientes à peine opérées d'une césarienne, sont sommées de quitter les lits de la réanimation pour céder la place aux suivantes.
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Posté Le : 26/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rafik M
Source : www.reflexiondz.net