Oran - BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS

Arzew (Oran) - Les espaces publics «massacrés» en toute impunité !



Arzew (Oran) -  Les espaces publics «massacrés» en toute impunité !




La remise en état, c’est quoi ?

Il semblerait que ce chapitre n’est plus de mise chez les entreprises publiques et privées et que c’est, apparemment, le dernier souci des autorités locales, censées veiller à l’intégrité du domaine public.

Partout, à Arzew, où des travaux ont été entrepris, les dégâts causés à ce domaine sont considérables: trottoirs (nouvellement rénovés) défoncés, bordures de trottoirs arrachées et jetées, chaussées endommagées, fouilles non comblées, décombres non enlevées, etc.

Le spectacle est désolant.

«A croire qu’ils interviennent, non pour améliorer le cadre de vie, mais pour le dégrader», diront des habitants de la cité Ahmed Zabana en montrant les différents points noirs qui «enjolivent» désormais leur environnement.

Une excavation de plus d’un mètre de profondeur laissée par la Seor depuis le colmatage d’une fuite il y a plus d’un mois et qui constitue un réel danger pour les enfants… sans parler des remblayages faits à la va-vite qui défigurent à jamais les lieux par où la pioche ou la pelle mécanique sont passées.

«Je n’ai rien compris. Ils ne peuvent pas mettre un peu de goudron? A Zabana, maintenant c’est plein de poussière», se désole un jeune qui a tenu à signaler deux «tranchées» qui ont «déchiré», depuis peu, la nouvelle pénétrante de la cité.

Ce qui fait davantage «réagir» les Arzewiens, riverains du front de mer, de la cité Zabana et, actuellement, ceux de la cité Emir Abdelkader, où les travaux sont encore en cours, c’est la non-remise en état après la pose des nouveaux poteaux de l’éclairage public. En fait, la réaction des citoyens se limite plutôt à un constat désolant contre lequel «il ne nous reste que les yeux pour pleurer», dira l’un d’eux, étant persuadé que «se plaindre ou ne pas se plaindre, c’est kif-kif».

Abordé au sujet de cette non-remise en état après la pose des nouveaux poteaux, un des vices P/APC disculpe l’entreprise et charge la SLEP (subdivision des équipements publics) qui, selon lui, n’a pas mentionné ce point sur la fiche technique.

«Certes, c’est un projet financé par l’APC, mais ce sont les services techniques de la SLEP qui ont établi la fiche technique et le chapitre ‘‘remise en état’’ n’y est pas mentionné», se désole-t-il en avouant que l’APC est constamment confrontée à ce problème avec tous les intervenants.

Une sorte d’aveu d’impuissance, alors que la réglementation en la matière est claire, nette et précise. Il suffit, pour cela, de se référer au décret exécutif n° 04-392 du 01/12/2004 relatif à la permission de voirie (JO n°78 du 05/12/2004) qui prescrit que la «remise en état» est impérative après tous travaux. En effet, au titre III (Des usages de la route soumis à permission de voirie) de ce décret, l’article 17 stipule: «Aussitôt après l’achèvement des travaux, le permissionnaire est tenu d’enlever tous les décombres (…) de réparer immédiatement tous les dommages (…) et rétablir dans leur premier état les chaussées, trottoirs…»

Plus encore, ce même article précise qu’«à défaut, il sera procédé par l’autorité ayant délivré la permission de voirie, à l’exécution d’office et aux frais du permissionnaire, des opérations de rétablissement en son état initial de la portion de voie affectée par les travaux autorisés». Malheureusement, devant l’inertie des autorités, le «massacre» du domaine public semble s’ériger en règle, pas seulement à Arzew, mais partout sur le territoire de la wilaya.

Ne suffit-il pas d’appliquer la loi pour y mettre un terme ?


Photo: Chaussées et trottoirs défoncés et non remis en état

Milagh Mankour





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