Oran - Revue de Presse

Aïn Benkhelil Sidi Moussa veut sortir de l'isolement



Située à 4 km à l'ouest de Aïn Benkhelil, dont elle est rattachée administrativement, et à 46 km de Naâma, chef-lieu de wilaya, la petite localité de Sidi Moussa, qui compte un millier d'âmes environ vivant de l'élevage et de l'agriculture, dispose d'un atout touristique important, pour peu qu'on songe à le faire fructifier. Il s'agit en effet du lac naturel de Hawd Edaïra classé parmi les plus importantes zones humides dans le monde. D'ailleurs se rendre à Aïn Benkhelil sans faire une halte à Hawd Edaïra aurait un goût d'inachevé. En effet, le site, qui s'étend sur environ 8 ha, est un lieu paradisiaque qui attire toutes sortes d'oiseaux allant du rouge-gorge au flamant rose en passant par les oies sauvages, les canards, les cigognes qui jettent une note vive dans le décor naturel fait aussi de forêts et de végétation luxuriante. Tous les week-ends, en ces journées radieuses du printemps, les familles venant généralement de Méchéria et Naâma s'y rendent pour pique-niquer. Les enfants trouveront le cadre approprié pour jouer et gambader toute la journée. Hawd Edaïra reçoit aussi des étudiants et autres chercheurs dans le milieu naturel. Mais certaines zones sont très touffues ne permettant pas facilement l'accès en l'absence de pistes et de circuits touristiques. «Ayant acquis un statut de zone humide mondialement reconnu, ce lac devrait en principe offrir quelques opportunités d'emploi pour les jeunes de Sidi Moussa qui passent leur temps à raser les murs de la cité. Les services des forêts qui s'occupent de la gestion de ce site se doivent d'impliquer les jeunes chômeurs du village dans des opérations d'entretien, par exemple, de gardiennage ou de plantation», devait nous dire un membre de l'association locale avant d'être relayé par un autre membre qui sent, quant à lui, la nécessité de réaliser des aménagements et autres équipements à même de répondre aux attentes des visiteurs et leurs enfants, lesquels aménagements rendront le site plus accueillant, pense-t-il. Un sexagénaire, moudjahid, natif des lieux, insiste de son côté sur la nécessité de création d'une annexe de l'APC pour répondre aux affaires courantes des citoyens. «Je vois mal un vieillard de ma trempe aller jusqu'à Aïn Benkhelil pour retirer un extrait de naissance ou déposer un permis de construire», témoigne notre interlocuteur. Même avec la disponibilité d'une petite salle de soins, le déficit en couverture sanitaire se fait sentir. Un seul médecin et une seule sage-femme à la fois pour Aïn Benkhelil et pour Sidi Moussa, nous apprend-on. «Si pour le phénomène de l'envenimation scorpionique, la prise en charge médicale existe, il n'en demeure pas moins que la gynécologie-obstétrique laisse entrevoir des insuffisances liées à l'indisponibilité sur les lieux d'une sage-femme, d'où la nécessité de mettre à la disposition du village une ambulance pour évacuer les cas graves», témoigne une enseignante exerçant sur les lieux. Et de renchérir: «A défaut d'une prise en charge, les nomades de la région font appel à une 'Kabla' qui assure les accouchements d'une manière traditionnelle non sans risques pour la mère et l'enfant. Comme tous les villages ruraux, Sidi Moussa offre au visiteur une architecture indéchiffrable. Seuls les logements inscrits au titre du programme de l'habitat rural (120 aides) répondent plus ou moins aux critères urbanistiques. Les autres habitations ont poussé ça et là et comme leurs propriétaires ont voulu qu'elles soient. Toutefois, on déplore la lenteur des procédures de financement de l'habitat précaire. Ami Moussa, bénéficiaire d'une aide à l'habitat précaire, explique que la répartition des crédits alloués en trois tranches et la lenteur des procédures de liquidation empoisonnent la vie du bénéficiaire. Selon lui, plusieurs cas d'abandon ont été enregistrés, surtout en cette période où la cherté des matériaux de construction bat son plein. A Sidi Moussa et malgré la disponibilité du réseau, certaines maisons sont privées d'électricité domestique, comme c'est le cas de la famille Amrani Ahmed au sein de laquelle, nous révèle-t-on, vivent trois handicapés nécessitant des conditions de vie décentes. La nuit fait peur à Sidi Moussa. Cinq lampadaires de faible intensité sont érigés en guise d'éclairage public. De ce côté-là, le besoin se fait crûment sentir d'autant plus que le village est exposé aux risques des piqûres de scorpions, note-t-on. M. le Wali de Naâma nous a rendu visite plusieurs fois, témoignent les jeunes de la localité, et il a écouté toutes nos doléances. Aussi, il nous a indiqué qu'avec l'avènement des programmes de développement des Hauts Plateaux et l'amélioration du PCD, les conditions de vie des habitants de Sidi Moussa connaîtront des améliorations. Nous continuons à y croire, témoignent-ils.


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