Annoncé à cor et à cri en 2003 comme une des solutions au chômage des jeunes, le programme «100 locaux par commune» n'a pas tardé à finir en eau de boudin. Comme tous ces projets qui se focalisent sur la symbolique du chiffre plus que sur la faisabilité et l'impact réel («1 000 villages socialistes», «Une bibliothèque par commune»), c'est un couac. L'échec est patent et ses causes sont nombreuses. C'est dire la légèreté, pour ne pas dire l'absence totale, d'étude du projet. Comment peut-on lancer un programme aussi lourd, en termes de budget et d'importance, sans qu'on ait au préalable assuré un minimum de garanties de réussite ' A voire les résultats, on jurerait que c'est bel et bien ce qui s'est passé. A l'omniprésente et omnipotente bureaucratie, s'est ajoutée la mauvaise gestion pour saborder ce projet de «100 locaux par commune» qui était censé aider les jeunes chômeurs à s'insérer dans le monde du travail. La majorité des chantiers lancés ont fini avec un flop qui refroidira les chômeurs et les entrepreneurs ayant pris en charge la réalisation des locaux et qui ont eu tout le mal du monde pour se faire payer ensuite. Et quand les locaux sont tant bien que mal réalisés, il faudra attendre de longs mois, voire des années, pour que les autorités locales se décident à prendre en charge l'électrification, l'alimentation en eau potable et le branchement du téléphone. Evidemment, de telles lenteurs, tergiversations, man'uvres et freins ont fini par refroidir les plus fervents candidats. Les jeunes finissent par mettre les «100 locaux par commune» dans le même sac que toutes les promesses des gouvernants, et iront voir ailleurs. Certains pensent que c'est ce qu'attendaient les responsables locaux pour pouvoir récupérer par la suite cette grosse mise à leur bénéfice. Le ministère de l'Intérieur a promis qu'il y aura enquête. On attend.Quant aux locaux réalisés, ils sont souvent mal fagotés et excentrés. Le manque de terrain foncier a obligé les communes à construire là où elles pouvaient, et ça sera la plupart du temps à la périphérie de la localité. En fait, le projet a été perçu comme une «commande» de l'Etat dont il fallait se débarrasser et non comme une opportunité pour la commune de booster son économie tout en améliorant les conditions de vie de sa population. Sinon, comment peut-on penser installer des activités commerciales en dehors de la ville où elles dépériront immanquablement. Résultats : des locaux construits à coups de milliards sont fermés. Et çane dérange personne.
Posté Le : 16/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com