Algérie (Ain Sefra/Naâma) - Ces eaux de pluie qui se perdent dans l’erg occidental

L’on assiste à chaque précipitation à de grandes crues des oueds de la région des monts des ksour. A chaque fois donc, ce sont des milliards de m3 d’eau des hautes plaines steppiques septentrionales qui se perdent dans le Sahara par la vallée de Oued-Namous (entre la wilaya de Béchar et l’erg occidental) et s’infiltrent dans le sable des régions de Gourara et de Touat.

D’ailleurs, depuis trois jours les oueds de Mouilah et Bridj de Aïn-Séfra et l’oued de Tiout n’ont pas séché depuis les dernières précipitations et continuent à déverser de grandes quantités des eaux pluviales vers le désert. Pas de retenues collinaires, valorisant des eaux superficielles qui peuvent en effet préserver l’activité agricole et de l’élevage et l’amélioration des parcours de transhumance et une meilleure production fourragère, ou encore, l’amélioration des conditions d’abreuvement du cheptel. On devait réaliser un barrage à Oued-Hadjadj (distant de 10 km au sud de Aïn-Sefra) – un projet qui date des années 80, mais n’a jamais vu le jour — un lieu où se rencontrent les cours d’eau de plusieurs oueds (appelé couramment Melg-El-Widane), versant des plus grands oueds, ceux de Aïn-Sefra, de Tiout et des hautes plaines.

A Tiout, une étude de l’aménagement du barrage qui a perdu tout l’aspect de l’oasis et qui faisait la fierté des gens de la région est tombée à l’eau.

Des barrages, des retenues collinaires ou des digues favorisent sans doute des conditions climatiques à une diversification des activités de la steppe (élevage du cheptel et valorisation de l’agriculture), mais en vain, chaque année des milliards de m3 se perdent sans retenue. Par ailleurs, les quantités de pluie relevées dans la région par les services météorologiques ont dépassé le seuil de 70 mm.


B. Henine