Depuis la nuit des temps, la communauté amazigh célèbre Yennayer, le nouvel an amazigh. Si dans le passé, cette fête était célébrée uniquement par les fellahs (Ksouriens d'origine amazigh), aujourd'hui, cette tradition s'est répandue à travers la vaste région des monts des ksour.
Le nouvel an berbère est marqué par un dîner somptueux, où deux plats principaux sont à l’honneur de cette veillée traditionnelle: couscous dit merdhoud et kachkcha «ensemble de fruits secs».
Le merdhoud est un couscous à gros calibre, d’une particularité singulière et spécial à la fois. Le plat le plus apprécié en pareille occasion.
Quant au court-bouillon, il est préparé avec toutes sortes de graines de légumes secs (fèves, haricots, lentilles, pois chiches, blé) et de légumes frais coupés en petites tranches (carotte, citrouille, navet, patate), et autres klila (fromage sec tiré du petit-lait), dattes… avec la viande d’agneau ou de veau, le tout incorporé dans une marmite spéciale à feu (guedra).
Le couscous est enduit de beurre de brebis de préférence, ou à défaut de beurre de vache, mélangé et présenté dans un plat géant spécial gaçaâ ou tajra (en tamazight), grand plat en bois.
Certaines pratiques demeurent encore de tradition à nos jours.
Par exemple: l’enfant qui découvre la première datte dans le couscous des sept dattes mélangées dans la marmite est le béni de la famille. On enfonce un bol plein de beurre sur le couscous. Il y a ceux qui ne mangent pas de viande (symbole de dépenses) pour moins de dépenses durant la nouvelle année. D’autres ne mangent pas de piquant (piment par exemple), symbole de colère pour que la nouvelle année soit tendre et sans difficultés.
Le second plat est la karkcha ou kachkcha. Une variété de fruits secs sont présentés comme le veut la tradition, dans un grand plat fabriqué en alfa appelé tbag (andoune en tamazight), où l’on trouve un mélange d’amandes, de pistaches, d’arachides, de noix, de noisettes, de bonbons, de chocolats, gâteaux, et fruits frais: oranges, bananes, pommes, grenades…
Le festin est toujours agrémenté d’un thé à la menthe.
Autour de la Sinia, les familles se réunissent dans une ambiance particulière, où chacun des enfants dispose d’un sachet spécial dans lequel il met sa part de kachkcha.
D’ailleurs, les enfants sont les plus heureux dans de telles fêtes.
B. Henine
Posté Le : 12/01/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: zwforum.org ; texte: B. Henine
Source : LeSoirdAlgerie.com du samedi 12 janvier 2013