Juchée sur une plateforme rocheuse, la cité est repliée sur elle-même, telle une forteresse. Elle se fond dans les teintes brunâtres de la montagne aride qui la surplombe. «El Hamel» se situe à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Boussaâda, dans la wilaya de M’sila. L’histoire raconte qu’un groupe de pèlerins de retour des Lieux Saints aperçurent un chameau égaré sur cette crête sur laquelle est construite la zaouia. L’un d’eux avait alors demandé à l’un de ses compagnons de voyage comment s’appelait le lieu à. Voyant le chameau, il répondra «El-Hamel» (l’égaré). Le nom deviendra celui d’une région et d’une zaouïa célèbre créée par cheikh Mohamed El-Maâmoun Ben Mustapha.
De retour de Béjaïa où il était allé parfaire ses études en théologie, il édifiera la zaouïa qui a contribué aux résistances populaires contre le colonialisme français au XIX éme siècle. El Hamel est devenu à travers les siècles un haut lieu de méditation et de piété.
La particularité de zaouiat El-Hamel est l’empreinte laissée par une femme, cheikha Zineb. Fille du cheikh Si El-Hadj Mohamed Ben Belkacem, elle a géré la zaouïa après la disparition de son père , de 1897 à 1905. Celle-ci a défié les traditions et les autorités coloniales. Elle s’est battue contre ses cousins pour prendre la relève et préserver l’héritage paternel. La courageuse qui a su s’imposer dans un monde d’homme.
Sous la kouba de style byzantin et dont la coupole centrale est supportée par quatre faisceaux de cinq piliers chacun, reposent Si El-Hadj Mohamed Ben Belkacem et sa fille dont le centenaire de la mort a été commémoré en 2005.
Elle est actuellement dirigée par cheikh Mohamed Maâmoun Ben Mustapha El-Kaced.
On y enseigne la méthode Errahmania qui édicte notamment qu’on se mette en rond pour réciter le Coran. Appelée aussi zaouïa El-Kacimia, ce lieu a connu la visite de personnalités historiques tel Ferhat Abbes, Malek Bennabi et le président de la République s’y est egalement rendu. Zaouiat El-Hamel, bien que n’étant pas la plus ancienne, demeure néanmoins la plus grande de par son activité avant et après l’Indépendance. Symbole de résistance hier et toujours visitée de nos jours aucun visiteur de Boussaâda ne peut manquer de faire un tour
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Posté Le : 31/05/2020
Posté par : msili
Photographié par : Photo : Hichem BEKHTI - Texte : Karima Dehiles
Source : Rihlet Si ziane Touggourt (Avril 2010)