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Une manifestation prévue du 31 mai au 9 juin 2024«Bou-Saâda, ode au patrimoine» au CCA de Paris



Publié le 29.05.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
ADILA KATIA

Nous avons appris par l'auteure Jacqueline Brenot qui participe au projet deux évènements culturels autour de Bou Saâda et d'Etienne Nasreddine Dinet.
Ainsi, le Centre culturel algérien de Paris célèbre les 31 mai et 1er juin prochains «Bou-Saâda, ôde au patrimoine», une initiative de l’Association Etienne- Dinet d’entraide, représentée par son président, Lamine Nadji, à laquelle le CCA a adhéré sans hésitation. Monsieur Mohamed Dris Khodja, directeur du CCA, et ses responsables, Fatiha Arab et Amina Amrane-Far, se sont mobilisés pour cet évènement culturel exceptionnel. Une organisation à laquelle a pris part Mme Nassira Seddi, gérante de la galerie le Caravansérail. Sans oublier le soutien indéfectible de Jacqueline Brenot, une Algérienne de cœur, écrivaine et chroniqueuse du journal Le Chelif.

L’évènement mettant en exergue le patrimoine tant matériel qu’immatériel de Bou-Saâda est organisé comme suit : - le vendredi 31 mai : une exposition d’œuvres d’artistes plasticiens, céramistes et calligraphes Dokman Amor Driss, Aziz Kacimi, Hassina Boughalem, Tewfik Lebçir, Ghizlaine Brikci, Yazid Chekal ; une vente et dédicace d’ouvrages ; une présentation, vente et dégustation de produits locaux et d’artisanat. - le samedi 1er juin, l’anthropologue, historienne Barkahoum Ferhati rendra un hommage tout particulier aux femmes de Bou-Saâda et aux étrangères qui ont marqué la mémoire collective comme l’artiste-peintre américaine Juanita Guccione (1904-1999), Mlle Chuzville, dite Meriem, les sœurs chrétiennes Odile et Danielle ainsi que Claude Bouiller, Mlle Revelle, etc. Cet hommage sera suivi d’une table ronde autour des «Expressions patrimoniales de Bou-Saâda» réunissant des spécialistes connus par leurs travaux sur la région.

Dans un deuxième temps des tables rondes, Mme Barkahoum Ferhati, historienne et anthropologue, présentera le projet d’inscription de Bou-Saâda sur la liste du patrimoine universel de l’Unesco. Il y aura aussi une projection d’extraits de films tournés à Bou-Saâda et sélectionnés par Ahmed Bedjaoui en visioconférence. Djamel Mohammedi, auteur-réalisateur, présentera «Bou-Saâda, berceau du cinéma algérien».

Pour la clôture, une soirée musicale bédouine animée par Hafid Hamdi Chrif où seront déclamés des poèmes sur Bou-Saâda. Pendant ce temps, depuis janvier et jusqu’au 9 juin 2024 se tient à l'IMA de Paris «Etienne Dinet-Passions algériennes». Cette exposition sera clôturée par «IMA, Dinet à Bou-Saâda».

Au programme, un masterclass tissage. Une table ronde consacrée aux «Femmes Ouled Naïl, mythe ou réalité» animée par Barkahoum Ferhati, anthropologue, ex-directrice du musée Dinet de Bou-Saâda, des chercheuses et des historiennes. Une présentation de costumes traditionnels présentée par Nassira Seddi. Si on s'interroge sur l’inscription de Bou-Saâda sur la liste du patrimoine universel de l’Unesco, les réponses sont nombreuses :

Bou-Saâda, bled Sidi Thameur, la cité du bonheur, de la spiritualité, du savoir et de la résistance, est une oasis entre grâce et poésie.
Enserrée entre deux mythiques collines, Djebel Kerda et Azzedine, au loin les monts des Ouled Naïl ainsi que oued Bou-Saâda, qui enchanta les artistes-peintres. La ville médiévale et son ksar riche de son patrimoine architectural avec ses mosquées médiévales contrastent avec la ville dite européenne du XIXe à l’urbanisme en damier.

La région et la banlieue sud-est, aux fermes luxuriantes, sont le poumon de la ville. Au sud-ouest, à plus de 1500 m d’altitude, la forêt de thuyas et pins contraste avec le paysage saharien de dunes. Plus au sud, des traces préhistoriques jalonnent encore son territoire, parmi lesquelles les stations de gravures et peintures rupestres d'El Araïs, de oued Chaïr, d’el khalil, d’El Hamel, Tafza et bien d’autres.

Au sein de cette grande richesse culturelle, on ne peut oublier les vestiges de la période romaine. La période coloniale marqua durablement la cité et ses habitants par la révolte de 1845 et la construction de la ville européenne.

Terre d’accueil, la cité protégea la famille de l’Émir Abdelkader. Son fils l’Émir El Hachmi y résida en 1894 et y est enterré avec sa famille. Après la révolte de 1871, plusieurs membres de la famille El Mokrani y trouvèrent refuge. Parmi les artistes-peintres et écrivains, c’est Etienne Dinet, l’artiste-peintre, qui s’engagea le plus par son art et la défense du peuple parmi lequel il planta sa demeure. Il se convertit à l’islam. Aujourd’hui, le musée national Nasreddine-Dinet est le haut lieu de la culture artistique de la région. Quant à Isabelle Eberhardt, elle y écrivit de belles pages de voyage, en 1904, alors qu’elle rendit visite à Lalla Zeineb. Aujourd’hui, la cité s’enorgueillit de sa jeunesse dynamique, imprégnée de culture.

Pour ce qui est des démarches à l’inscription à l’Unesco, les responsables de l’association sensibilisent les autorités locales et ministérielles. La presse a fait écho du projet. L’association s’engage à passer à l’étape de la création d’une institution pour la gestion scientifique et administrative de ce projet. De nombreuses initiatives sont prévues sur le plan de la restauration des monuments et des jardins. Souhaitons que ces deux expositions atteignent leur but dans la concrétisation et la préservation de ce patrimoine référenciel pour l’Algérie.

Adila Katia




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