M'sila - Enseignement Fondamental Moyen

M'SILA - Deux sœurs aveugles parlent de leurs souffrances à l’occasion de la journée du braille



M'SILA  -   Deux sœurs aveugles parlent de leurs souffrances à l’occasion de la journée du braille




La Journée mondiale du braille est l'occasion de souligner le handicap dont souffre les aveugles et les mal-voyants.

Cette journée célébrée vendredi dernier n'a fait que remuer le couteau dans la plaie de cette frange parmi les handicapés, tant dénigrée et marginalisée et par les responsables et par la société.

Amel, une fille pleine de vivacité et d'enthousiasme, qui a perdu la vue à sa naissance, évoque le manque de compréhension et de civisme de ses camarades voire des enseignants de l'université Mohamed-Boudiaf où elle poursuit ses études dans la filière sciences humaines.

Pour écrire son cours, Amel recourt à l'usage du braille, une opération qui demande beaucoup de temps pour manipuler cet outil. Malheureusement, cette fille non-voyante ne trouve aucune collaboration ni de la part de ses camarades ni de la part des enseignants, sans parler du mauvais comportement des étudiants à l'égard des personnes handicapées, notamment les non-voyants lors de leurs déplacements dans la cour de l'université ou dans les couloirs, selon Amel.

Quant à sa sœur Rabiaâ, une lycéenne au technicum Djaber-Ibn-Hayen de M'sila, dans la filière sciences naturelles, en plus des mêmes problèmes que rencontre sa sœur aînée, et du manque d'outils didactiques réservés aux élèves aveugles, elle est tout le temps rabrouée par ses professeurs qui refusent de lui venir en aide quand elle demande des explications sur la forme des figures géométriques et les signes mathématiques, qu'on ne peut trouver en braille.

Amel, qui a obtenu son baccalauréat l’année dernière avec 13,88 de moyenne, et Rabiaâ, qui a pu décrocher son passage au lycée technique avec 15,94 de moyenne, ont deux petits frères aveugles également, Abdallah et Aymen inscrits à l'école de petits non-voyants de Biskra.

Ces quatre invalides font le bonheur de toute la famille composée de 16 membres surtout le père M. Ali Abdelli à qui on doit beaucoup de respect et d'égard, un fonctionnaire à la commune de M'sila, lui aussi un non-voyant, opéré du cœur et diabétique, très fier de ses enfants et qui ne s'est jamais plaint du manque de moyens, lui qui veut voir ses enfants réussir dans leurs études et braver ce handicap.


A. Laïdi




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