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Les prix de la Kachabia prennent de l’altitude à M’sila



Les prix de la Kachabia prennent de l’altitude à M’sila




M’SILA - Les prix de la Kachabia tissée en poil de chameau (oubar) connaissent une hausse vertigineuse dans les zones du sud du Hodna où est traditionnellement fabriqué ce vêtement chaud et très prisé dans cette région, constate-t-on cet hiver.

Des commerçants spécialisés, contactés par l’APS, expliquent ce renchérissement d'une Kachabia authentique, cédée il y a peu de temps à 40.000 dinars, ne peut plus être dénichée en dessous de 60.000 dinars dû par ‘‘la forte demande favorisée par les récentes hausses des salaires des fonctionnaires’’.

A une époque pas si éloignée que cela, les modèles de Kachabia en pur fils à base de poil de chameau étaient réservés aux hommes aisés qui étaient ‘‘les seuls à pouvoir se les payer à un prix déjà élevé’’, affirment ces mêmes marchands qui notent qu’aujourd’hui cette tendance à ‘‘évolué avec l’apparition de Kachabias +hybrides+ tissée en laine mélangée avec des fibres synthétiques, en laine mêlée à des poils de chameau ou encore en flanelle’’.

Ces revendeurs mettent d’ailleurs en garde, à ce propos, contre la contrefaçon et certaines pratiques peu loyales consistant à mélanger l’oubar à de la laine ou, pis encore, à certains fils synthétiques importés de Chine dont la couleur est proche de celle des fils en poil de chameau.

‘‘Chaque fois que le prix proposé à tendance à baisser, la vigilance doit être accrue’’, souligne Amar, un commerçant de la ville de M’sila, avant d’affirmer que les ‘‘véritables artisans’’ qu’ils soient de M’sila, de Djelfa ou de Médéa ‘‘refusent de baisser leurs prix’’.

Une Kachabia ‘‘véritable’’ marie deux atouts majeurs, à savoir une légèreté maximale avec un poids de quelques centaines de grammes seulement et une protection parfaitement hermétique.

‘‘Pliée, son volume excède à peine celui d’un livre’’, soutient Omar.

Le regain de la demande qu’elle suscite semble avoir été salvateur pour ce métier artisanal entré en phase d’extinction durant les années 1990, indique-t-on à la direction du tourisme et de l’artisanat.

Toutefois, l’avenir de cette activité sur le long terme reste quelque peu incertain au regard du recul de l’élevage camelin, avec la régression du nombre d’éleveurs et avec l’abattage continu des troupeaux faute de d’aliments et de parcours suffisants.

Pour l’heure, à M’sila comme dans d’autres régions du pays, s’emmitoufler dans une Kachabia reste plutôt ‘‘branché’’.




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