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Panorama du film révolutionnaire à Mostaganem : Abderrahmane MOSTEFA fait l’unanimité et Lamine Merbah sévèrement critiqué



Panorama du film révolutionnaire à Mostaganem : Abderrahmane MOSTEFA fait l’unanimité et Lamine Merbah sévèrement critiqué
L’étripage pour qui n’a jamais su regarder ses entrailles, 52 minutes de frisson absolu, de pure et dure émotion que le réalisateur aux moyens basics est allé, à la force seule de volonté et d’amour, creuser au fin fond des douars perdus d’Algérie à la recherche des combattants de l’ombre de la guerre de libération algérienne, les prisonniers, les torturés des camps de concentration sous l’aile coloniale. « Le cinéma, témoin oculaire de l’histoire » devise du panorama, « Cassaigne, le camp de la mort », production D-Design, de son réalisateur MOSTEFA Abderrahmane a tenu toutes ses promesses et bien plus. Au-delà de la narration de l’histoire dans ses dimensions chronologique et commémorative, « Cassaigne » est une interrogation du présent et une préfiguration du futur.

A la rencontre de ceux qui ont tout donné à l’Algérie sans revendiquer une carte communale, les méconnus qui ne font l’objet d’aucune étude historique et dont le nom ne figure sur aucune plaque commémorative, le réalisateur partage avec son public le récit de « Cassaigne », camp de concentration édifié par l’administration française à Sidi Ali dans le but de terroriser les populations et d’isoler , donc, les combattants de l’ALN à l’issue de l’héroïque bataille qu’a commandé Si Mohamed Djebli en Septembre 1956 à Sidi Zegai ( Douar Kchakcha , à 5 km à l’est de Sidi Ali et au cours de laquelle les moudjahidine on infligé pendant 3 jours de combats féroces de lourdes pertes ( en hommes et en matériel dont un hélicoptère) à l’armée coloniale .

Bien que la projection ait eu lieu à 10 h du matin, le public était au rendez-vous. La projection s’est déroulée dans un silence religieux et ce fut avec les mots et les larmes que les spectateurs ont applaudi le travail du réalisateur car « Cassiagne » représentait pour beaucoup, d’amateurs comme de professionnels, un de ces grands et rares moments où le cinéma en tant qu’art arrive à geler le temps et à en extraire un moment d’éternité et où les murs , éternellement immobiles , de la salle de projection dansent de vérité au rythme des battements des cœurs nourris de sincérité , de beauté et de simplicité .

« Regard d’enfant » de son réalisateur LAMINE Merbah a, quant à lui, provoqué un effet contraire. Le film de fiction de collaboration entre le ministère de la culture et celui des Moudjahidines et avec l’aide du ministère de la défense à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance, a été sujet à une sévère critique. Adapté du roman d’Yves Marie Renard , il raconte l’histoire d’Amine, un algérien vivant en France et de retour en Algérie après 35 ans d’absence et qui visitant son ancienne maison se remémore les terribles instants passés avec sa famille durant la guerre de libération Algérienne.

Incohérence et éparpillement des événements et inutilité d’autres, Le scénario du film manquait de synchronisation et la succession des vidéos d’archives, en plus de le dévier de sa catégorie initiale « fiction », l’alourdissaient énormément. Faux accords, négligence des détails vestimentaires et de la mise en scène, incompatibilité de la musique avec l’image, excès de théâtralité dans le jeu des acteurs, mollesse et inexpressivité du premier rôle et parfois même son effacement de la succession logique des évènements, défauts du trucage, de nombreuses failles caractérisaient le film de LAMINE Merbah.

Les deux exemples cités ci-dessus, loin de prétendre à une comparaison de travaux cinématographiques, invitent d’eux-mêmes au véritable débat sur l’actualité contestée du cinéma Algérien. Est-ce un problème de moyens comme tente à le dire les professionnels du métier où plutôt un problème de compétences ? Le cinéma contemporain va jusqu’aux festivals des pocket-films (films réalisé avec un matériel basique : téléphone, webcam…) et propose au public des chefs d’œuvres de contenant et de contenu à la force seule d’un réalisateur amoureux de son métier et qui, tel un Casanova des studios, est a l’affut du moindre détail de sa création.

S’il aspire à rejoindre le niveau international, le cinéma Algérien est à réviser du début à la fin, de la formation à la profession, du Casting de film au bouclage, de l’industrie à l’art, du ministre à l’acteur, du décisionnel à l’exécutif et des manageurs des festivals aux jury, autrement il demeurera le gagne pain d’une minorité monopolisante et, de déception en déception, le public algérien finira par s’en désintéresser complètement , s’il ne l’a pas encore fait


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