Mostaganem - 01- Généralités

Mostaganem : ville traditionnelle, ville « moderne » européenne(2éme partie)



Mostaganem : ville traditionnelle, ville « moderne » européenne(2éme partie)
EVOLUTION SOCIALE ET RECONFIGURATION SPATIALE
Mostaganem : ville traditionnelle, ville « moderne » européenne(2éme partie)

El-Matemare et Tidjditt sur la rive droite,
composent un arc épousant le tracé de
l’oued et la déclivité des terrains.

Le
quartier d’El-Matemare qui comportait
sa propre muraille se distingue par Bordj
El-Turcs appelé par les Français Fort de
l’Est. C’est une citadelle située sur un
terrain dominant et facilitant la visibilité
dans toutes les directions.
Sa réalisation
est attribuée par certains historiens à Hamid
El-Abd et sa modernisation au Bey
Mustapha Bouchelagham resté à Mostaganem
de 1732 à 1737. Le quartier de
Tidjditt qui abrite des koubas, makams
et de petites mosquées est considéré
comme une ville jumelle plutôt qu’un
simple quartier. Il comprend dans sa partie
ouest, un sous quartier appelé Kadous
El-Meddah. Ce nom tire sa signification
de la principale rue qui constituait un
lieu de rencontre des poètes et « meddahs
». Derb-Tebbana dénommé El
Bled, sur la rive gauche est cerné d’une
muraille. Sa position lui conférait le rôle
de contrôler l’ouest et la mer. Réservé
au commandement beylical et à l’aristocratie
locale, il constitue le noyau de la
ville traditionnelle qui abrite plusieurs
édifices religieux et administratifs (La
grande mosquée, le Bordj M’hal, la mosquée
de Sidi Yahia, le palais du Bey Mohamed
El-Kebir et deux zaouias). Il est
structuré en outre, par des rues animées
« d’une vie populaire intense et où
presque tous les corps de métiers sont
représentés ». Cette description évocatrice
de quelques caractéristiques de la
cité précoloniale, illustre la conception
linéaire du souk plutôt qu’au sein d’une
place. Cette forme d’organisation de
l’espace commercial le long de la rue,
est une constante majeure et un trait culturel
dans l’aménagement urbain. A travers
la lecture du plan de l’ancienne
ville, nous percevons une certaine cohérence
dans l’agencement de ses différentes
parties. La topographie accidentée
et la présence de l’oued affermissent son
identité et constituent des « actans non
humains » à l’origine de sa localisation
et de son aménagement. L’organisation
spatiale, quant à elle, correspond d’une
part à la distribution des différents
groupes ethniques, et d’autre part à la
spécialisation des métiers et des corporations
dont le rôle essentiel influe sur
l’image de la ville. Il en résulte ainsi et
à l’instar de la représentation des villes
anciennes, une ségrégation sociale et
fonctionnelle dans l’utilisation de l’espace.
Ces données historiques typiques
ont maintenant disparu mais la permanence
du tissu urbain permet d’apprécier
les principes de sa composition. L’agencement
compact des maisons, l’ordonnance
de la mitoyenneté et les autres
traitements architecturaux donnent à la
ville son unité et une homogénéité dénuée
de monotonie. L’urbanisme colonial
qui pour des raisons militaires, s’est
implanté à côté du noyau initial, a épargné
son entité urbaine et architecturale.
L’orientation Nord-Sud adoptée au début
a été rapidement abandonnée pour des
raisons topographiques. Les quartiers se
sont développés en échiquier autour du
centre, suivant une croissance radioconcentrique
ordonnée par les éléments régulateurs
que sont le port et l’oued vers
le Sud-Est.
A suivre


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