Mostaganem - TOURISME

Mostaganem veut vivre !



Mostaganem veut vivre !

Située à quelque 300 kilomètres d’Alger, ville côtière, Mostaganem est l’une des plus importantes cités de l’Ouest algérien. Construite sur un plateau côtier, assise sur les rives d’Aïn Sefra dont elle craint les crues, la ville plonge, à l’ouest, sur la grande et magnifique baie d’Arzew.

Cette cité se compose d’une ville neuve, très étendue et de la vieille ville, plus compacte. Mostaganem est bien située, au débouché des plaines du Chélif et de la Macta. Bien qu’elle ait depuis longtemps cédé le pas à la métropole de l’Ouest, Oran, Mostaganem est une ville aimablement grouillante de gens, chez qui la gentillesse et l’amabilité ne sont pas de vains mots.

Mostaganem a gardé un caractère ancien, mais s’est également ouverte à la modernité, avec la création, notamment, d’infrastructures économiques (sucreries, usines de papier…), et culturelles, à l’image de l’université Abdelhamid-Ben-Badis, créée en 1978.

Au cours de notre voyage effectué le week-end dernier dans cette ville, nous avons eu à découvrir cette ville que l’on nommait Murustaga du temps des Phéniciens. Après une petite virée dans la ville, qui était presque déserte en cet après-midi de repos, mais aussi de canicule, nous primes la direction de la plage les Sablettes, tout en faisant une petite escale dans la forêt de Mazagran (Mezeghrane).

La forêt de Mazagran, un joyau délaissé Située à près de 7 kilomètres à l’ouest de la ville de Mostaganem, sur les hauteurs de Sidi Belkacem, la forêt de Mazagran s’étale sur une immense surface boisée de pins et de cyprès. Un endroit pittoresque et une nature vierge qui nous permit de respirer de l’air frais et pur, en cet après-midi particulièrement chaud de juillet.

Malheureusement, le manque de moyens et d’infrastructures susceptibles d’assurer un minimum de confort aux visiteurs fait fuir les familles mostaganémoises de cet endroit paradisiaque, pour le laisser aux jeunes désœuvrés. En effet, selon le témoignage des habitants du village riverain de la forêt, Hay El-Djadid en l’occurrence, la forêt est devenue un lieu où la consommation de boissons alcoolisées et de drogue est monnaie courante, malgré les coups de boutoir fréquents des services de sécurité.

Nous quittons cette forêt, en attente de jours meilleurs, pour continuer notre route vers notre destination initiale. Des plages féeriques Sur notre chemin, un bal incessant de cortèges nuptiaux suscita notre curiosité. Renseignement pris, il s’avéra qu’une tradition bien ancrée à Mostaganem fait que chaque mariée «doit» visiter le mausolée du «saint Sidi Belkacem» avant la nuit de noces.

Une tradition à laquelle tiennent beaucoup les habitants de cette région. La plage les Sablettes grouille de monde en ce jeudi de vacances. C’est à croire que tout l’Ouest algérien est là. «Aujourd’hui, vous n’avez rien vu, par rapport à l’affluence habituelle des week-ends», nous dit le sergent-chef Chabane Djamel, chef de brigade de gendarmerie de Mezeghrane, habitué qu’il est à voir débarquer les estivants de la plupart des wilayas limitrophes.

Des centaines de familles, en plus de celles arrivées en excursions organisées par des établissements scolaires, sont venues, en effet, de Médéa, de Chlef, de Relizane, de Saïda, d’Aïn Defla et d’autres wilayas encore, pour profiter des bienfaits de cette plage au sable fin et doré.

«La plages les Sablettes reçoit, avec celle de la Salamandre voisine, l’essentiel des 6 à 7 millions de touristes qui viennent chaque année ici à Mostaganem», nous dit encore le chef de brigade. En face, une grande rue longe la plage, une ambiance conviviale règne au milieu du va et vient incessant de gens de tous âges et des deux sexes.

Les restaurants et les cafétérias y sont alignés à l’infini, jouxtant des tables de vendeurs de cigarettes et de cacahuètes et d’autres menus objets de souvenir. Beaucoup de familles sont attablées sur les terrasses et les m’hadjeb au riz et autres tranches de pizza se vendent comme des… petits pains.

A Salamandre, une autre plage très prisée de la côte ouest mostaganémoise, le décor est presque le même qu’aux Sablettes. Le port de pêche et de plaisance, en construction depuis 2002, ne fait pas l’unanimité. Hamid, qui y gère un restaurant-cafétéria, nous dit que «depuis que le port est en construction, Salamandre n’est plus celle que j’ai connue».

Nostalgie de ce quadragénaire pour la plage qu’il a, jadis, connue et qui l’a vu grandir. Loin de la grande bleue et de la grande cité, au village El-Wiaam (la concorde, ex-Radar), dans la commune de Sayada, on se croirait à mille lieues de Salamandre.

Les habitants sont issus des différentes wilayas limitrophes. Ils ont fui la menace du terrorisme lors de la décennie noire. Ici, les personnages sont quasi bibliques, les visages des vieux adossés aux murs de bâtisses précaires en disaient long sur la misère qu’ils vivent quotidiennement.

Les nombreux enfants, attirés par les journalistes et les véhicules des gendarmes qui nous accompagnent, marchaient, pour la plupart d’entre eux, les pieds nus. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, les bambins sont au fait de toutes les péripéties de la coupe du monde de football.

Abdelkrim, alias Samuel Eto’o, veut devenir un jour comme… Ronaldinho. Comme quoi, l’espoir est toujours permis. Un riche patrimoine culturel Nous quittons Mostaganem avec la promesse de revenir dès que possible dans cette ville fière de son patrimoine.

Celle qui se targue d’avoir donné naissance à des personnages illustres, à l’image du dramaturge Ould Abderrahmane Abdelkader, dit Kaki, du metteur en scène Mohamed Chouikh et de bien d’autres encore. Fief du théâtre amateur et populaire (elle abritera le festival national du théâtre amateur du 12 au 17 du mois courant), Mostaganem a également enfanté de grands spécialistes de la musique andalouse (Hadj Moulay Benkrizi…), de la musique chaâbie (Maâzouz Bouadjadj…), ainsi que d’autres maîtres de la tradition musicale bédouine, issus eux aussi de Cartenna, comme l’appelaient les Romains, tels cheikh Hamada et Djilali Aïn Tadles.

Mostaganem a enrichi le patrimoine culturel algérien par les œuvres de ses poètes, auteurs de nombreuses qacidates du melhoun, léguées autant au chaâbi qu’au bédoui telles que Abdelkader ya Boualem, qui a fait le tour du monde.






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