Mostaganem - Tariqa El Alawiya

Les Paroles et sagesses, du Cheikh Ahmed al-Alawi



Les Paroles et sagesses, du Cheikh Ahmed al-Alawi

 Amis, Si vous avez compris la vérité de mon état, la voie est là, devant vous. Suivez mes pas car, par Dieu ce ne sont pas choses douteuses ni vagues produits de l'imagination : je connais d'une connaissance à la fois secrète et manifeste, j'ai bu la coupe de l'amour et j'en ai eu la possession, elle est devenue mon bien pour toujours.

 

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Par ailleurs, sache que l'habitude s'est établie, parmi les gnostiques, de transmettre leurs connaissances dans le choix des paroles composant leurs "Prières sur le Prophète". Elles aident ainsi l'ascension (mi'raj) de leurs disciples, leur permettant d'atteindre à la connaissance de certains aspects de la fonction divine (ullûhya) et aux réalités profondes de la fonction législatrice (risala).

 

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La Vérite (Dieu) ne peut-être saisie par la vue, tandis qu'Elle nous perçoit. Et comment pourrions-nous La saisir alors qu'Elle est plus près de nous que nous-mêmes! Est-il possible à l'oeil de voir son oeil?

 

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T'obliger à considérer tes frères, les soufis, comme des membres de la communauté des vrais croyants dont nous sommes tenus, les uns et les autres, de respecter chaque personne. Le Prophôte a dit : "Quiconque prie selon notre prière, utilise notre orientation, et mange de nos aliments sacrifiés est un musulman; il est sous la protection d'un pacte entre Dieu et Son envoyé. Ne soyez donc pas cause de la violation du pacte de Dieu. " (Hadith - Bukhari).

 

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Il ne s'agit pas de savoir si vous êtes dans la miséricorde de Dieu , mais plutôt si la miséricorde de Dieu est en vous.

 

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"Dieu est Celui qui contracte et qui déploie." (Coran 2, 245). Du fait que le gnostique est avec Celui qui contracte et non dans la contraction elle-même, et avec Celui qui déploie et non dans le déploiement lui-même, il est plus actif que passif et c'est comme si rien ne lui était arrivé... Cela même qui pour d'autres serait le feu de l'enfer deviendra pour toi un paradis , puisque la main de miséricorde, de grâce et de sollicitude te berce de-ci, de-là, prenant soin que tu ne connaisses point de souffrance et que tu ne manques de rien.... Sois tourné vers Dieu, accueillant avec satisfaction tout ce qui te vient de Lui. Ne te préoccupe de rien, mais laisse toute chose s'occuper de toi.

Pour ta part occupe-toi de proclamer l'infini en disant "Il n'y a pas de Dieu, si ce n'est Dieu", complètement libéré ainsi de toutes choses, jusqu'à ce que tu parviennes à être le même en l'un ou en l'autre état et que tu sois à Safa comme tu es à Marwah , et que la Perfection (kamal) qui est béatitude à la fois dans la majesté et la beauté, soit ton attribut.

 

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Si vous ne trouvez pas Dieu parmi les humains, vous ne le trouverez nulle part.

 

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Le souvenir de Dieu est la règle la plus grande de la religion ... La loi ne nous a pas été imposée, ni les rites ordonnés si ce n'est pour affermir le souvenir de Dieu.

 

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L'extinction (al-fana) est aussi un de tes attributs. Avant de t'anéantir et de disparaître, mon frère, tu es déjà éteint, anéanti et effacé. Tu es illusion dans une illusion, néant dans un néant. Depuis quand donc existes-tu pour pouvoir t'éteindre? Tu n'es semblable qu'à un "mirage dans une plaine désertique que l'assoiffé prend pour de l'eau, de sorte que lorsqu'il y arrive il n'y trouve rien mais trouve Dieu". Si tu fouillais ton âme, tu n'y trouverais rien si ce n'est Dieu.
Autrement dit, au lieu de trouver ton âme, tu Le trouve, Lui. Ainsi il ne reste de toi qu'un nom sans forme, car l'existence appartient à Dieu non à toi.

Si tu arrives donc à réaliser cela et à reconnaître ce qui est à Dieu, c'est-à-dire à dépouiller ton âme de ce qui n'est pas elle, tu remarqueras qu'elle est semblable à un oignon fait entièrement de pelures. Voulant peler complètement cet oignon, tu commenceras par ôter la première peau puis la seconde puis la troisième et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne reste rien de cet oignon. Tel est le serviteur par rapport à Dieu.

 

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La question n'est pas de connaître Dieu lorsque le voile tombe.
La question est de connaître Dieu dans le voile même.
Il y'a une porte à l'intérieur de laquelle réside la Miséricorde et dont l'extérieur est recouvert de douleur.

 

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Mieux vaut une prière sans génuflexion qu'une genuflexion sans âme. Le but étant plus loin que le moyen, pleurons sur ceux qui ne s'arrêtent qu'à cette derniere.

 

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Si l'intellect peut être un moyen pour connaître le monde sensible, il est par contre incapable de connaître sa propre essence, on ne peut s'y baser pour percevoir les réalités de l'au-delà. Cette dernière ne peut être perçue que par la méthode du "dhawq" (connaissance intuitive).

si l'intellect a un rôle important à jouer, celui-ci doit être guidé et encadré par la loi religieuse pour éviter toute déviation.

 

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La connaissance de l'Unicité n'est pas ce que véhiculent les livres ou ce que bavardent les bouches, mais bien les traces que laissent les Amoureux et dont les lumières scintillent dans l'espace.

 

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Je suis une âme nue et une âme a besoin d'un corps; elle a besoin d'une langue, d'oreilles, d'yeux, de pieds, de mains. Je cherche un corps.

Si je trouvais un groupe qui soit mon interprète auprès du monde d'Europe, on serait étonné de voir que rien ne divise l'Occident de l'Islam.

 

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La connaisance de l'Unité est semblable au feu; elle enflamme toute chose sur laquelle elle tombe et par là même, la purifie.

 

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Sois tourné vers Dieu, accueillant avec satisfaction tout ce qui te vient de Lui.
Ne te préoccupe de rien, mais laisse toute chose s'occuper de toi; pour ta part, occupe-toi de proclamer l'infini en disant qu'il n'y a pas de Dieu, si ce n'est Dieu.

 

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Le chercheur de Vérité Meurt avant sa mort pour vivre en son Seigneur, Puisque après cette mort se fait la migration suprême. A rendre compte il s'appelle lui-même avant d'y être appelé.

 

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Tu es déjà éteint, mon frère, avant de subir l'extinction, et tu n'es rien avant même d'être annihilé. Tu es une illusion dans une illusion et un néant dans un néant.

 

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Tu n'auras pas plus besoin de négation que d'affirmation, car Celui dont l'être est nécessaire est déjà affirmé avant que tu l'affirmes, et ce dont l'être est impossible est déjà néant avant que tu ne le nies.

 

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Les choses se trouvent cachées dans leurs opposés, et, sans l'existence des opposés, Celui qui oppose ne serait pas manifesté.

 

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Le maître est à l’image d’une bougie allumée qui se consume en illuminant les autres jusqu’à ce qu’une autre bougie vienne le remplacer.

 

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Comment l'Essence de Dieu serait-elle enfermée sous son voile ?
Le seul voile est Sa Lumière.

 

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L'intensité de la Manifestation divine varie d'une personne à une autre, sans qu'on puisse à cet égard établir aucune règle, ses modes n'étant pas constants... Dieu se révèle à chacun selon sa capacité de recevoir les manifestations de Sa Très Sainte Beauté.

 

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Tu t'évanouis dès que l'infini apparaît.
Parce que " tu " n'a jamais été, car tu es, mais non " toi ",
Tu subsistes, mais non comme toi-même.
Il n'est puissance que de Dieu.

 

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Si tu pouvais voir où je suis dans la toute sainte présence, tu me verrais seul, et nul autre. Mais la vérité d’un voile m’a vêtu, et tes regards ne peuvent pas m’atteindre. Tu me vois, sans me voir, d’un regard négligent. Aiguise l’œil de ta foi et regarde par un acte de pure vision. Si ta foi devient certitude, il se peut que tu me découvres.

 

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Les gnostiques sont rangés selon une hiérarchie; le connaissant de son seigneur et le connaissant de soi-même; le connaissant de soi-même est plus puissant dans la gnose que le connaissant de son son seigneur.

 

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Ceux qui sont voilés sont rangés selon une hiérarchie; celui qui est voilé à l'égard de son seigneur et celui qui est voilé à l'égard de soi-même. Et celui qui est voilé à l'égard de soi-même est voilé avec plus d'opacité que celui qui l'est à l'égard de son seigneur.

 

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Celui qui cherche Dieu à travers autre chose que soi-même n'atteindra jamais Dieu.

 

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Le tâ (toi) de la deuxième personne signifie rétribution; le hâ (lui) de la troisième personne signifie épreuve, le nûn (moi) de la première dualité. La vérité est au -delà.

 

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Celui qui a réalisé la vérité de l'infinie plénitude (as-Samadaniyyah) ne trouve plus de place pour l'altérité.

 

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La perfection de la courtoisie exige le maintien du voile.

 

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Celui qui cèle le secret est voilé de lui et celui qui le divulgue est vaincu.

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Celui dont la station est égale à son état exprime involontairement le secret de Dieu.

 

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Celui qui met en acte la connaissance avant son temps est dépossédé de cette connaissance. Ne te hâte pas de réciter le Qoran jusqu'à ce que sa révélation soit achevée et dis " Mon Seigneur accrois ma connaissance".

 

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Demander accroissement manifeste l'ignorance chez un disciple.

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La connaissance qui ne prend appui sur aucun support peut être cause d'une régression.

 

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Celui qui part à la recherche de Dieu ne l'atteint pas, mais celui qui Le prend pour support n'est pas ignorant de Lui.

 

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Celui qui cherche Dieu ailleurs qu'en lui-même dirige ses pas hors de son but.

 

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De tous les hommes, les plus éloignés de leur Seigneur sont ceux qui dépassent la mesure dans leur affirmation de Son incomparabilité.

Il ne s'agit pas d'affirmer Son incomparabilité au delà de toute mesure, mais de le connaitre par analogie.
Les comparaisons fondées sur la certitude de Son unité valent mieux que les abstractions de celui qui est voilé de son unité.

 

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Ne te penche pas trop sur la connaissance de la vérité, de peur d'être voilé par elle des secrets de la création.

 

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N'abondonne pas ton âme et ne t'oppose pas à elle, mais suis-la et fouille-la pour ce qui est en elle.

 

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Anéanti, ô mûrid, ce que tu laisse de ton âme sinon tu seras coupé de ton seigneur.

 

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Tout ce que contiennent les Livres révélés se trouve concentré dans le Qoran, tout ce que contient le Qoran est concentré dans la Fâtiha (1er verset), ce que comprend la Fâtiha se trouve dans la Basmalah (Au Nom de Dieu Le Clément Le Miséricordieux), ce qui est dans la Basmalah se concentré dans sa première lettre le (Bâ) et ce que comprend le Bâ se trouve dans son point.

En vérité, les lettres sont des symboles de l’encre, puisqu’il n’y a pas de lettres en dehors de l’encre même.
Leur non-manifestation est dans le mystère de l’encre, ainsi que leur manifestation n’est, qu’en tant qu’elles sont déterminées par l’encre.

Elles sont ses déterminations et ses états d’actualité, et il n’y a là rien d’autre que l’encre, -comprends ce symbole !
Et pourtant les lettres sont autres que l’encre, ne dis pas qu’elles sont identiques à l’encre, sous peine d’erreur, ni que l’encre est identique aux lettres, ce qui serait absurde car l’encre était avant que ne fussent les lettres, et elle sera encore quand aucune lettre ne sera plus.
Toute lettre est périssante ,résorbée dans les déterminations essentielles,sauf le visage de l'encre qui signifie la Quiddité.Les lettres se révèlent donc et sont pourtant cachées,et c'est en cela que consiste la révélation même de l'Encre Sublime.

La lettre n'ajoute rien à l'encreet n'en retranche rien, mais elle manifeste l'intégral en mode distinctif.L'encre ne s'altère pas du fait que la lettre existe.
Est-ce que les lettres sont indispensables pour que l'encre soit? Réalise donc qu'il n'y a pas d'existence,en dehors de l'existence de l'encre, pour celui qui connaît.Partout où il y a une lettre, son encre n'en est pas séparée, comprends ces paraboles!

Or, si tu comprends ce que nous t'avons dit de l'extinction de la totalité des lettres dans l'identité du Point, tu comprendras nécessairement ce que nous dirons de l'intégration de la totalité des Livres dans l'identité de la phrase, de l'intégration de la phrase dans l'identité du mot et de l'intégration de celui-ci dans l'identité de la lettre. En ce sens, l'existence du mot est entièrement dépendante de celle de la lettre, celle de la phrase de l'existence du mot et l'existence du livre de celle de la phrase.

 

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Le monde est un rayonnement infini dont le principe fécondant est Dieu. Au fur et à mesure que cette lumière descend, elle se charge de matière pour devenir la vie elle-même, l'homme, l'animal, la plante, le minéral. Dieu est émanation extérieure et émanation dans la créature. Toutefois, ces émanations s'intériorisent l'une l'autre.

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Si Dieu avait voulu abandonner l'homme à lui-même, Il n'aurait pas révélé à ses nombreux prophôtes l'Evangile, le Talmud, la Bible et le Coran. Pour guider l'homme vers le droit chemin, nous ne faisons que rendre toujours vivaces dans l'esprit des hommes les préceptes de Salomon, d'Abraham, de Jésus-Christ et de Mohammed.

 

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Qui a raison, la fleur imaginant Dieu comme un parfum, ou Aristote concevant Dieu qui se pense éternellement ? Aristote et la fleur font la même démarche: l'un divinise sa pensée, l'autre ses effluves. Tous deux ont raison, car Dieu est Tout, et chaque partie de la création n'ouvre sur Lui qu'un minuscule angle de vue. " Tout ce qui s'est passé depuis la création jusqu'à aujourd'hui n'est en réalité qu'un éclair et nous vivons tous dans cette instantanéité du Divin. Tout ce que nous voyons est éphémère, hormis Sa Face. " Tout ce qui se trouve sur la terre disparaîtra. La Face de ton Seigneur subsiste, pleine de majesté et de munificence " (sourate 55, versets 26-27).

 

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Lorsque les connaissants ont contemplé le monde de la Pureté, ils n'éprouvent pas le besoin de rejeter l'existence de la contingence, puisque celle-ci est constamment changeante alors que le Principe est pureté dénudé de toute tare.

 

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Un faqir a demandé une fois au Cheikh al-Alawi, Ya Sidi, pourquoi tu ne te montres pas a tes foqaras ? Le Cheikh al-Alawi lui a répondu: "Moi je me montre a eux toujours, mais est ce qu'ils veulent vraiment me voir?".

 

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J’ai emprunté la voie menant vers la Présence et voilà que j’ai rencontré un Homme immense, en vérité, Il ne ressemblait ni un homme ni un à un djinn, je l’ai salué, Il m’a rendu le salut, après avoir marmonné ; je sus qu’en ce lieu la contradiction avait élue domicile ; je gardais ma courtoisie, avec résolution et sérieux ; puis je Lui demandais son Nom, Il me répondit :
-Je suis la Vérité ignorée.

Il me parut qu’en ce lieu vaguait l’errance, que les demeures étaient sans fond et que sur la voie se dressait un imposteur. Je Lui dis :
-Que Dieu t’enveloppe dans sa miséricorde ! Veux-tu m’indiquer la voie menant vers la Vérité Profonde et le Mystère Subtil ?
Il soupira et dit :
-Est-ce que tu demandes après la Calamité Suprême et la Perdition Évidente ?
-Qui te fait croire que là se trouve ma perte ; mais Tu m’as étonné par tes propos !
-Mais cela est inhérent à son Essence !
-Je suis de sa Race ; je tire ma vie de sa Source ; si tu me décrivais la Mer en ébullition ! Mais sache donc que je suis la servitude ressuscitée.
-Qui es-tu ? Me dit-il, se tournant vers moi, inquisiteur.
-La Lumière de l’Essence et la Manifestation des Attributs !
-Tu as fourvoyé mon âme, en danger mis ton esprit ; en vérité, tu t’es laissé engloutir par des flots dont tu ne peux espérer sortir sauf ; mais ne sait-tu donc pas que les habitants de cette Présence nient la Lumière de l’Essence tout autant que les Manifestations des Attributs ? Je te conseille avec sincérité, en égard à mon Essence, de retourner à ton état initial et de cesser cette menterie dilatoire ; la station est grave et tyrannique le Sultan !
-Qu’Allah te prenne dans Sa Miséricorde ! Indique-moi le sentier de la marche vers le salut ; certes, tu m’as étonné. Il ne m’est plus possible de revenir sur mes pas, après mon engagement dans la voie ; j’ai quitté les habitants de ma cité et leur ai fait mes adieux ; ils m’ont autorisé, d’ailleurs à entreprendre le voyage et si je retournais auprès d’eux, ils ne me recevraient pas plus qu’ils ne me trouveraient raisonnable. D’ailleurs, comment pourrais-je rebrousser chemin ? Dans quelle situation ? Quelle station pourrais-je briguer désormais ? N’ai-je pas délaissé mon esprit, mon intellect, mon corps, ma forme, certains de mes organes, mais tout mon être, mon savoir, mon ignorance ? Si je devais retourner chez eux, je devrais retourner par Allah, sinon que m’enveloppe Sa Miséricorde ! Dans ce cas je préfère qu’ils perdent ma mémoire pour toujours. Je ne me fais pas de souci ; de rien je n’ai peur ; je suis avec Toi ; n’eussent été l’Assistance Divine et la Médiation Suprême, je n’eusse pas supporté de me tenir devant Toi ; accorde-moi donc ton soutien, que la Bénédiction d’Allah te visite !

Quand j’ai mentionné la Médiation Suprême, Il sursauta et dit :
-Que veux-tu dire par la Médiation ?
-Le Messager du Seigneur des mondes.
Alors il se rebiffa avec la dernière vigueur et me tourna le dos, après une amorce d’accueil.
-Quand ce Messager a-t-il existé ? Pour qui a-t-il été envoyé, ô ! Gloire à Allah ! Ils ont inventé des égaux à Allah, afin de détourner les hommes de Sa Voie.

A ce moment là mon état connut la contradiction ; ce que je venais de dire m’étouffa. L’intention de revenir sur mes pas s’empara de moi et je m’engageai, effectivement sur la voie du retour ; mais voilà qu’apparut un Homme Arborant les deux Couleurs ; Il nous salua ; je lui rendis le salut et lui dis :
-Comment t’appelles-tu ?
-L’interprète des deux Langues !
-Qu’Allah Te soit Miséricordieux, sais-tu parler le langage de cette cité, surtout celui de cet Homme qui, pour moi, rétrécit l’accès à cette cité ? Mais qui est-Il ?
-C’est la Vérité ignorée. Il sourit et me dit : Il s’appelle le Nœud Dénoué.

Mes larmes coulaient abondamment et triste était mon cœur, par suite de l’enchevêtrement des fils, du brouillage du savoir et de l’ignorance. Il me dit :
-Tranquillise-toi et, se tournant vers l’Autre Il dit:
-Pourquoi traites-tu ainsi cet étranger ? Pourquoi cette flèche précise dans son cœur ? Par Allah, c’est un amoureux terrassé par la passion, blessé à mort ! Ne le vois-tu pas étendu dans votre cité ? ô ! Citoyens généreux laissez-vous un étranger abandonné parmi vous ? Qu’attendez-vous pour l’accueillir ? Ne vous apitoyez-vous pas de son état ?

Il se mit à s’excuser auprès de moi tant et si bien que mon trouble se dissipa…Alors l’Autre dit :
-Si Tu avais entendu ce qu’il avait dit et comment il avait décrit l’Impossible, Tu aurais réagi et l’aurais réprimandé bien avant moi. Ne sais-tu pas ce qu’il me dit ? Voilà ! Je t’informe de sa croyance ; il fait des manifestations des Agis, des Attributs et de l’Essence trois Entités comme si Allah avait fait partie d’une Trinité ; pire encore ! Il est allé jusqu’à affirmer qu’Il est un Envoyeur, un Envoyé et un récipiendaire. Comment nous satisfaisons-nous de ses dires ? Nous fions-nous à son état, maintenant que tu es au courant ? Cette Présence, dont grande est la noblesse et puissant le pouvoir, n’accepte pas qu’on Lui surajoute quoi que ce soit « Elle ne laisse rien subsister, rien échapper » mais ces propos sont-ils acceptables ?

Mon état se brisa, aussitôt que j’eus entendu ce discours…Je restais dans cette situation, humilié, je ne savais quoi dire ; mais voilà que mon ouïe fut effleuré par ce qui apaisa mon trouble ; une voie de l’Outre Trône me disait : « Celui que tu cherchais est devant toi ! ». Ma vigilance s’accrût et ma volonté se trempa, à l’audition de cette voix vivifiante… Je rayonnais de bonheur, bien avant que mon verbe fusât et je dis : « Lui ! Lui ! ».

Il me demanda :
-Qui est-ce que tu entends par Lui ? Il n’est pas raisonnable de prononcer ce Nom dans ce Monde !
-Mais est-ce qu’il s’accorde avec l’Útre qu’Il désigne ?
-Certes, oui !
-Dis-moi, alors, Son Nom acceptable dans ce monde !
-La Vérité !
-Certes, le Seigneur ne nous a inculqué que peu de science !
-Je te conseille pour l’amour d’Allah de ne pas avancer plus avant ; attends d’apprendre la langue de ceux chez qui tu veux te rendre.

J’obtempérai et restai là, jusqu’à ce que j’apprisse à nager, ainsi que les soufis, que je busse de leur breuvage, maîtrisasse leur langue et fusse qualifié de parler des Noms. Au niveau de ce chemin, j’étais à une station adamique « et Il apprit à Adam tous les Noms », je fus sauvé, grâce à la connaissance des Noms, Louange à Allah…

*Ahmed al-Alawi, al-Minnah al-Quddûsiyya, pages de 302 à 304.

 

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Pour celui qui est voilé, l’Unité signifie que Dieu est Un, que son essence n’est pas composée ou qu’il n’est pas d’essence comparable à Elle. Il ignore que l’Unité refuse de partager son existence avec la moindre chose.

Ne considère pas ce monde comme une chose existante ; mais il n’est rien ; ne crois pas qu’il ait une certaine altérité ou qu’il soit étranger à la Présence Divine ; il est plutôt une de Ses Manifestations.

 

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Étant la créature malfaisante, l’âme n’est surpassée en mal que par celui qui se soumet à son bon vouloir, on comprend alors qu'elle empêche la vision de la vérité. En revanche, le murid ne devrait en aucune façon, l’abandonner, ni lui déclarer la guerre ; bien au contraire, il est du devoir du disciple de suivre de prés cette âme pernicieuse, accompagne-la et sache de savoir ce qu’elle recèle.

Il est aussi utile que nécéssaire de sonder le centre de l’âme, d’en évaluer les désirs refoulés ou patents, pour peu que le murid aspire à l’union, c'est-à-dire à la puissance, car à l’âme et aux passions qu’elle recèle est lié à l’avilissement.

 

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Si tu recherches une puissance illimitée, inextinguible, ne pars pas à la recherche d’une puissance condamnée au néant.

 

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Si, afin de vouloir accéder auprès d’Allah, le murid devrait se dépouiller de tous ses attributs psychiques, s’il se devrait d’en débarrasser son for interne comme son for externe et ne rien y laisser, qui eût même les dimensions d’un point.

 

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Celui qui ne parvient pas à la station de l’Ihssane, en vérité sa religion est incomplète. L’Ihssane est un substantif du verbe « ahssana » qui signifie rendre meilleur, essayer de gravir les degret religieux jusqu’à l’aboutissement au degré bellissime ultime. Quiconque parvient à cette station devient responsable de trois charges : Charge pour sa personne physique, pour son esprit, pour son secret ; or à chaque charge correspond un degré de la religion ; l’Islam polit la personne physique ; l’Imane polit l’esprit et l’Ihssane polit le secret.

 

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Si un seul aspect de ce trinôme vient à faiblir chez le murid, sa station sera forcément incomplète.

 

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Tu n'auras pas plus besoin de négation que d'affirmation, car Celui dont l'etre est nécessaire est déjà affirmé avant que tu l'affirmes, et ce dont l'être est impossible est déjà néant avant que tu ne le nies.!

 

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La conscience humaine est parmi les nombreux voiles.

 

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Prends donc soin de ton Esprit, c'est par Lui que tu es Homme non par le corps.

 

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Décrivant la signification spirituelle de la prosternation rituelle, le cheikh al ‘Alawi écrit : " Avant sa prosternation, le gnostique (ou le connaissant) se tenait debout dans la position de l’existence, mais après sa prosternation, il est anéanti, disparu, effacé en lui-même et éternel en son Seigneur ". Donnant ensuite l’indication d’un degré encore plus élevé, symbolisé par la deuxième prosternation qui vient, dans la prière rituelle, immédiatement après la première, il ajoute :

" Quand l’orant est parvenu au degré de prosternation, anéanti à l’égard de l’existence, il se prosterne une deuxième fois afin d’anéantir son premier anéantissement. Cette prosternation est donc un redressement… "

 

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les origines de l'homme sont déterminées par deux niveaux:

- les choses supérieures et célestes
- les choses inférieures et terrestres (comprenant les règnes minéral, végétal, et animal).

Considérons ainsi, notre situation existentielle à travers une dialectique basée sous deux aspects précédents; soit quel est notre degré de délivrance vis-à-vis des choses inférieures et quelle est l'intensité de notre rattachement aux choses supérieures. L'action de la pensée définit comme l'usage de toutes les facultés mentales propre à l'être humain, est le premier moyen qui nous pousse à rechercher la cause ou les causes qui positionnent l'homme d'une part entre ces deux origines opposées (célestes et terrestres) et d'autres part sur son identité propre: "Qui suis-je? ".

La pensée permet donc un constat de départ: "Je suis un individu, un être humain. J'ai des sentiments, des émotions, une sensibilité, notamment envers mon prochain." D'où le dénouement de la responsabilité de sa propre responsabilité vis-à-vis d'autrui.

Cette étape expose la définition de l'homme reconnu par deux aspect:

- l'homme connu est l'homme corporel
- l'homme ignoré est l'essence de l'homme.

En conclusion, par sa pensée, l'homme résonne et fait avancer son intellect de manière à se diriger et se construire, se créer des repères. Ces repères l'identifient progressivement ou non, l'orientent et l'amènent à se découvrir lui-même par sa spiritualité qui se dévoile. Aussi chacun devrait pouvoir utiliser son intelligence afin de comprendre que ce qui fait l'homme, c'est cette Essence Divine; et en dirigeant nos pas vers Elle, nous nous dirigeons vers nous-même.




juste pour dire que jaime beaucoup cheikh elalaoui
terki nordine - serrurier - marseille
20/07/2008 - 1628

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