Trois nuits durant, le célèbre mausolée du saint Lakhdar Benkhlouf, soufi, farouche guerrier et poète de la première heure, aura vécu de bien sacrés moments autour d’un rituel ancestral érigé autour d’un genre musical cher aux Mostaganémois, à savoir le chaâbi du terroir imprégné du riche répertoire d’un Lakhdar Benkhlouf immortalisé à jamais...
La pléiade de chanteurs mostaganémois et quelques invités algérois, ainsi qu’un certain Belahcène Mustapha et Chafik Hadjadj devaient, en l’espace de plusieurs refdette chacun, s’astreindre à la règle qui veut que le seul q’cid puisé du seul répertoire de Sidi Lakhdar soit interprété devant un public des grands jours, intéressé et on ne peut plus assidu. Ainsi, fantasia, folklore mostaganémois, tbal, ghaïta et aïssaouas meubleront la cérémonie d’ouverture avec en plus, exposition, récital coranique et conférences sur la vie et l’œuvre du poète données pour la circonstance par le chercheur Taleb Bendiab et le morchid Habib Benyagoub. Ainsi, la première soirée sera animée par le jeune Abdellah Kharroubi, suivi de Belahcène puis du maître du chaâbi après Maâzouz Bouadjadj, l’impénitent Maâmar Chadli, considéré actuellement comme meddah erssoul par excellence. Tard dans la nuit, ce sera autour de l’Algérois Abderrahmane Kobbi d’étaler son savoir-faire face à un auditoire ô combien exigeant. Le lendemain, de non moins grands interprètes du chaâbi mostaganémois se relaieront sur scène avec tout d’abord le passage de Abdelkader Brakni toujours égal à luimême. Mahfoud Boukhalfa qui, entre un air et un autre, nous fait souvent rappeler le regretté prince du hawzi Habib Bentahar. Il charmera à sa façon les fidèles de Sidi Lakhdar Benkhlouf à la faveur d’un style qui lui est propre. Le clou de cette soirée sera, sans conteste, l’apparition du grand cheïck Hadj Nordine Benattia qui, pour la circonstance, entraînera ses fans sur un nuage à la faveur d’une maîtrise intacte. En fin de soirée, les Algérois Yacine Bouzama et le désormais habitué Didine Karoum devaient interpréter plusieurs morceaux du riche répertoire de Sidi-Lakhdar. En clôture, enfin, l’excellent Houari Bouferma, enfant de la localité de Sidi-Lakhdar, aura eu le temps de s’affirmer et ce, au moment où Hmida Belkecier nous bercera au rythme de paroles magnifiquement agencées. D’autres noms non moins prestigieux comme Abdelkader Ghlamallah, Messaliti Chafik Hadjadj, Kamel Bourdib et enfin le magnifique Ahmed Zeguiche qui comme à l’accoutumée, sauront clôturer une édition, la 21e aura été une totale réussite. Ce qui, à vrai dire, augure de bien belles perspectives dans le monde de la chanson chaâbi à Mostaganem. Cependant, le grand absent de cette rencontre aura été évidemment le maître à la mémoire prodigieuse, cheïck Maâzouz Bouadjadj. En outre, d’autres noms manquaient à l’appel comme Hmida Benhenda, Khaled Boukari, Kherbeb, Berraha, Norine Ould Moussa. Vu la stature de Sidi- Lakhdar Benkhlouf, ce festival devrait, et pourquoi pas, s’étendre sur au moins sept jours et sept nuits, et ce n’est sans doute pas trop demandé...
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Posté Le : 25/08/2005
Posté par : hichem
Ecrit par : Sid Ahmed Hadjar
Source : www.lesoirdalgerie.com