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Une journée sur les hauteurs de Chigara dans la wilaya de Mila



Une journée sur les hauteurs de Chigara dans la wilaya de Mila




Vendredi matin, du 7 décembre, un groupe de Constantinois, des amis de Gharbi Abdelaziz dit Kamel, quitta Constantine pour Grarem Gouga où il avait un rendez-vous avec Boukezoula Hacène, Président de l’association Nour Beni Harroun pour une randonnée dans sa région.

Arrivé au point de regroupement, nous regroupâmes dans quatre véhicules et nous prîmes le chemin de Chigara, lieu de randonnée de ce mois de décembre 2012. La température était fraîche et il ne pleuvait pas.

L’ascension vers la localité de Chigara était difficile, la route était étroite et encombrée par endroit par des constructions qui poussent comme des champignons sans norme urbanistique dans d’anciennes forêts de chêne liège où il ne subsiste plus que des reliques.

Par contre la plantation de l’olivier est prépondérante. Ce que nous remarquerons au niveau de l’agglomération éparse de Chigara, jour de marché ou beaucoup de gens achètaient des oliviers pour les planter.

Au niveau de ce centre urbain, notre ami Hacène récupéra un jeune de Chigara qui sera notre guide pour cette journée d’évasion, il s’appelle également Hacène.

Nous avions eu du mal à traverser la rue principale où se tenait le marché hebdomadaire, les gens garaient d’une manière anarchique. Il aura fallu de la patience et du calme pour pouvoir sortir de cette désorganisation indescriptible ce qui n’avait pas empêché Abdelaziz de faire des courses et retarder pour un moment, le groupe.

Enfin, nous sortirons de cet imbroglio et nous roulerons quelques instants jusqu’à l'endroit où s’arrête la route goudronnée. Des manœuvres, chacun gara son véhicule convenablement et nous préparâmes pour l’ascension.

Le grand bassin du barrage de Béni Harroun était à notre pied et la branche de l’oued Endja devient un fleuve navigable. Même, notre ami Abdelouahab Souli voit bien le développement de l’aviron, sport qui utilise des rames et donc pas de moteur qui pourrait encore polluer plus gravement le plan d’eau.

Le groupe se prépara, sac au dos, chaussures avec lacets bien noués, casquettes sur la tête, blousons bien fermés, notre ami Hacène de Chigara prendra la tête et c’était la file indienne qui commença à arpenter le chemin pénible qui nous attendait.

Un premier obstacle, une mare d’eau sur toute la largeur de la piste, beaucoup de palabre et de discussion pour franchir ce premier examen de cette journée qui s’annonçait rude et belle. En effet, nous respirions un air frais et sain. Par la marche, on se réchauffait et on suivait le cheminement d’une piste qui montait vers les hauteurs.

La montagne avait perdu son couvert végétal et il ne persistait que quelques plantes éparses de diss bien brouté, de calycotome, de ronces, de daphné gnidiou…et beaucoup de bouses de vaches, terrain de parcours comme partout dans nos montagnes d’Algérie.

Quelques uns de nos amis (es) avaient des appareils photos et ils ne privèrent pas de belles prises de vues sur la région de Mila et plus haut sur celle de Jijel, au niveau de la crête, limite de wilaya.

Soudain, au loin, un sanglier qui a été dérangé par notre présence prit la fuite. Ensuite, c’était au tour d’un chacal qui dévala la montagne à grande vitesse. Mais avec la disparition de la forêt, même la faune est fragilisée et en déclin…

Plus haut encore, en prenant un raccourci avec notre amie Nadia, dans un terrain couvert de diss, que notre président décrira comme lieu idéal pour la perdrix, cinq oiseaux de cette espèce dérangés dans l'aire de repos, prirent leur envol.

Péniblement et sûrement on atteignit le sommet. Sur le parcours, Hacène Boukezoula ne s'arrêtera pas de nous renseigner sur la géographie de la région à partir de ses hauteurs ainsi que de son histoire. Aussi, je lui lance un défi pour un article qu’on peut insérer sur notre blog à l’attention des internautes.

Sur la crête, il faisait plus frais avec un vent léger, mais on avait des panoramas idylliques (M’cid Aicha, Grarem, le barrage et sa grandeur, Mila, Sidi Merouane, au loin Constantine et sa région, Sidi Maarouf, Bainen, Rouached…) et même un peu de neige sur certaines hauteurs au Nord-Ouest de notre position, le Kilimandjaro d’Algérie dans son aspect actuel, avec la fonte des neiges due au réchauffement climatique.

Il était 1h00 passé, place au déjeuner. Chacun se blottit dans le creux des rochers, à l’abri des vents et s’alimenta devant des vues magnifiques mais certaines problématiques. Cas des trainées de fumée des torches du complexe pétrochimique de Skikda. Et puis, un bon café servi par Abdelaziz pour se réchauffer et se réveiller dans cette atmosphère frigorifique mais tenable.

La température en cette période de l’année est encore exceptionnelle, chaude par rapport au climat passé.

Comme la journée est courte, le groupe s’énerva un peu et pensa à rebrousser chemin dans une descente qui s’avérera difficile par un sol humide et glissant. Beaucoup de chutes mais sans gravité.

De temps en temps des détonations d’armes pourtant la chasse est fermée depuis 1992, peut-être une battue administrative? Mais le groupe ne pensait qu’à rentrer prudemment au point de stationnement de nos véhicules.

Des riverains étaient plus présents en cet après-midi, plus chaude au bas du sommet de Chigara. Mais Hacène Boukezoula était toujours derrière avec un groupe de Constantine entrain de leur communiquer des informations de la région qu’il connaît et qu’il aime bien.

En effet, notre groupe, a bénéficié au cours de ces dernières années de plusieurs randonnées dans la région de Grarem Gouga, une région riche par son histoire, son relief, sa végétation et sa population très hospitalière… mais malheureusement non encore exploités et dévalorisés. Cas de la décharge sauvage de Chigara sur les berges de l’oued Rhumel, observée le matin en allant vers le chef lieu de commune.

Encore des détonations et un chasseur avec un chien de chasse. Je l’approchai et je constatai qu’il avait une perdrix gambra comme trophée de chasse pour cette journée…

On le salua et on continua notre chemin.

Au point de stationnement des véhicules, des photos souvenirs du groupe et on quitta le lieu très heureux tout en remerciant notre ami de Chigara pour cette belle journée en sa compagnie.


* Photo: Prise par le Dr Boukezzoula H., président de l'association Nour Béni Harroun de Mila sur les hauteurs de Chigara (Zouagha).



Fait à Constantine, le samedi 8 décembre 2012
Par Karaali Abdelouahab
Contribution « Connaissance des milieux naturels d’Algérie »





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