Mila - Autres barrages

Retenues collinaires non sécurisées à Mila: Des dizaines de noyades enregistrées



Retenues collinaires non sécurisées à Mila:  Des dizaines de noyades enregistrées




Les baignades interdites dans les plans d’eau et les étangs sont en passe de devenir une véritable source de mort.

A ce titre précis, la Protection civile a rendu public, à l’occasion de sa journée mondiale, un bilan des plus alarmants: 11 décès durant l’exercice précédent et 33 au total depuis 2008.

L’on est encore loin de la période des grandes chaleurs, et voilà que deux jeunes à la fleur de l’age, 15 et 17 ans, viennent de le vérifier à leurs dépens en périssant, il y a moins d’une semaine, dans une fosse à mechta Chettaba, commune de Chelghoum Laïd.

Terrassé par le deuil, le père d’une des deux victimes tempêta: «Mon fils et son camarade sont morts, mais il y aura irrémédiablement d’autres drames tant que desdits agriculteurs creusent illicitement, dans la plupart des cas, des fosses et réalisent des forages qu’ils laissent ouverts aux quatre vents».

Et de marteler: «Ces pièges à ciel ouvert qui échappent à tout contrôle et qui ne sont pas délimités par une barrière ou une clôture de protection, constituent un danger de mort certaine pour des dizaines d’adolescents innocents en mal de fraîcheur».

L’argument semble tenir la route, quand bien même les services de la Protection civile n’ont eu de cesse de multiplier à travers la presse et la radio locale les campagnes de sensibilisation sur ce terrible fléau.

Cet appel récurrent à la vigilance ne peut, toutefois, avoir qu’un impact limité si d’autres intervenants, tels la Gendarmerie nationale, l’ANBT, l’Education, les parents, l’hydraulique et les collectivités locales, n’élaborent pas une stratégie concertée de lutte contre ce phénomène.

La maîtrise de ce mal est une entreprise certes laborieuse et complexe. D’autant plus qu’à elle seule, la queue du barrage Beni Haroun, d’une longueur dépassant les 35km, nécessite la mise en place d’un dispositif de surveillance impliquant des ressources humaines conséquentes.

Mais, ne dit-on pas que «prévenir vaut mieux que guérir». Et puis, la vie de nos enfants le vaut bien.


Mahmoud Boumelih



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