Le dossier publié par Liberté le 11 novembre dernier consacré aux indemnités de formation a suscité la réaction de nombreux clubs amateurs. Ces derniers, ayant vu partir gratuitement leurs pépites chez des clubs soi-disant pros, confirment avoir été victimes d’une véritable spoliation de leurs droits.
Parmi ces réactions, il y a celle du CAM (Club amateur de Mila), qui a formé le joueur Ishak Talal Boussouf, actuel sociétaire du club belge de Lommel. Arrivé en 2012 au sein de l’école de formation du CAM, Boussouf, né le 22 août 2001, a signé une licence cadet en 2017 au sein de l’Entente de Sétif. En septembre 2020, le jeune prodige de Mila signe un contrat professionnel d’une durée de 5 ans avec le club belge de Lommel pour la somme de 900.000 euros.
Du coup, la direction du CAM, représentée par son président, Laouer Mohamed, sollicite l’ESS et la FAF afin de bénéficier de l’indemnité de formation, comme le stipule clairement le règlement du statut et du transfert des joueurs.
“L’indemnité de formation est obligatoire lorsqu’un joueur est enregistré pour la première fois en tant que joueur professionnel; ou lorsqu’un joueur professionnel est transféré entre des clubs appartenant à deux associations différentes (durant ou à la fin de son contrat) avant la fin de l’année calendaire de son 23e anniversaire”, précise ce règlement.
“Dès septembre 2020 nous avons constitué un dossier pour pouvoir bénéficier des indemnités de formation au sein de la FAF. C’est le secrétaire général adjoint, Réda Ghezzal, qui a bien voulu prendre en charge le dossier, que nous avons complété avec tous les documents nécessaires. Cependant, plus d’une année après, nous n’avons aucune réponse de la FAF. À chaque fois, Réda Ghezzal nous sort une excuse, et en juillet dernier il nous a même conseillé de saisir la FIFA pour faire valoir nos droits. Je pense qu’il est du devoir de la FAF de protéger les clubs amateurs conformément à ses règlements généraux”, confie à Liberté Mohamed Laouer, président du CAM.
Et d’ajouter: “Nous avons aussi saisi l’ESS qui n’arrive même pas à nous donner une réponse, alors que le club a encaissé le montant du transfert. C’est du vol caractérisé que la FAF cautionne visiblement, sinon comment expliquer que nos droits soient spoliés plus d’une année après le transfert de Boussouf?”
Mohamed Laouer révèle en outre qu’il a pris la décision de déposer une plainte officielle dans les jours à venir au niveau de la Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL) de la FAF conformément au règlement du statut et du transfert des joueurs, qui stipule que “la Chambre de résolution des litiges peut examiner les litiges concernant le montant des indemnités de formation et peut à sa convenance ajuster ce montant s’il est à l’évidence disproportionné dans le cas d’espèce”.
“Nous vivons comme tous les clubs amateurs une grave crise financière. Nous n’avons même pas de quoi payer les frais d’engagement pour le championnat”, ajoute notre interlocuteur.
Il faut rappeler enfin que le club de Mila a droit aussi au mécanisme de solidarité qui prévoit que “si un joueur professionnel est transféré avant l’échéance de son contrat, tout club ayant participé à la formation et à l’éducation du joueur recevra une proportion de l’indemnité versée à l’ancien club (contribution de solidarité)”, comme c’est le cas de Boussouf.
Photo: Ishak Talal Boussouf joueur de football formé par le CA Mila. © D.R
Samir Lamari
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Posté Le : 18/11/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Samir Lamari
Source : liberte-algerie.com du mercredi 17 novembre 2021