Mila - A la une

Le repli identitaire, un choix définitif '



Le repli identitaire, un choix définitif '

A l'«identité heureuse» et au rassemblement des Français dans leur diversité d'Alain Juppé, les électeurs au premier tour de la primaire de droite et du centre ont fait le choix de François Fillon, représentant d'une France conservatrice et bourgeoise, qui puise ses racines dans la chrétienté et le catholicisme, et qui voit dans l'islam et l'immigration une menace à ses racines judéo-chrétiennes.«Les héros de la France, ce ne sont pas les gens de la télé-réalité, ce ne sont pas non plus les footballeurs, malgré leur talent, les Nabila et que sais-je encore. Non, les vrais héros français sont les paysans qui ont fait notre histoire, les scientifiques et les inventeurs qui ont fait notre renommée, l'Eglise catholique, les philosophes, les soldats de l'an II, les poilus?», déclarait François Fillon dans un de ses discours de campagne pour la primaire de la droite et du centre.«La France, c'est quinze siècles d'histoire depuis le baptême de Clovis à Reims», appuyait-il, le 28 août dernier à Sablé-sur-Sarthe. Des propos qui ne sont pas éloignés de ceux de Marion Maréchal-Le Pen qui avait lancé, en décembre 2015 : «Qui n'a pas vibré au sacre de Reims et à la fête de la Fédération n'est pas vraiment Français.»Jusqu'ici, François Fillon n'a pas parlé de diversité, mais, pragmatique, il pourrait le faire pour piocher dans ce vivier électoral non négligeable. Il reste que, selon Fillon, pour s'intégrer, les Français d'origine étrangère, particulièrement de confession musulmane, devront se soumettre à la culture et à la religion dominantes.Aussi, sur l'immigration, il prône «l'assimilation» des étrangers et l'instauration de quotas. Il entend réduire de plus de moitié les arrivées annuelles d'étrangers et ne verser de prestations «qu'aux étrangers en situation régulière depuis au moins deux ans». Si Alain Juppé s'est prononcé pour une restriction du droit du sol, qui serait conditionné à la régularité du séjour d'au moins un des deux parents au moment de la naissance, François Fillon n'a pas pris position sur le sujet. Par contre, contrairement à Juppé, il veut interdire le burkini.Alain Juppé n'a-t-il pas été victime de la campagne de dénigrement menée par les courants ultra-droitiers, racistes et islamophobes, l'accusant d'être un «allié des Frères musulmans», un «islamo- collabo», jusqu'à lui donner le surnom d'«Ali Juppé». Ces courants, relayés sur les réseaux sociaux, ont mené une campagne mensongère et diffamatoire contre le maire de Bordeaux, désigné comme l' homme à abattre, lui qui n'a eu de cesse de répéter que «la France est diverse.C'est une richesse si nous luttons contre le communautarisme et renforçons notre unité». Et, l'été dernier, au moment de la polémique sur le burkini que «la République doit engager un dialogue avec nos compatriotes musulmans pour fixer les règles du jeu dans un accord solennel sur les principes de la laïcité, qui comprendra ??une charte de la laïcité''».Pour ajouter : «Et je le dis à nos compatriotes musulmans : on note aujourd'hui dans cette religion un durcissement, un retour à ce que certains considèrent comme la rigueur originelle, qui peut aboutir à des comportements de prosélytisme proches de la provocation. Il faut calmer le jeu d'un côté comme de l'autre.»Pendant ce temps, la gauche apparaît plus divisée que jamais et risque de ne pas être présente au second tour de la présidentielle de 2017.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)