L'élevage d'escargots est en plein essor depuis une dizaine d'années l Le volume des exportations vers la rive sud de la Méditerranée progresse d'année en année, générant de substantiels revenus en devises.
Une armada d'ouvrières s'active en amont et en aval de la chaîne de tri, de conditionnement, de manutention et d'empaquetage de ces hélicidés aux qualités nutritives exceptionnelles. Des centaines d'agents sont en outre versés dans l'extraction, la livraison et la vente dans les marchés de la région. Si pour l'heure, seuls un éleveur et deux exportateurs sont agréés, l'activité évolue sur une courbe ascendante. L'élevage de ces gastéropodes terrestres et pulmonés se pratique dans les zones terriennes sans sel, humides et sans verglas. Après une longue hibernation, l'escargot sort en automne pour l'accouplement.
«La création de sites d'élevage doit obéir à des conditions climatiques rigoureuses impliquant nécessairement le facteur de l'humidité. Les méthodes et les techniques d'élevage que nous employons ont trait au retournement du sol, mise en place d'un système d'arrosage vaporisé (tôt le matin et dans la soirée), clôture du terrain avec de la tôle galvanisée pour protéger l'escargot contre les prédateurs (rats) et accélération du cycle d'élevage durant le printemps», explique Riad Bouache, éleveur opérant à El Mahdjar, sur les berges du barrage Beni Haroun, dans la commune de Beinen. Et de préciser : «Ces techniques de pointe inspirées du modèle italien nous permettent de récolter 5 à 7 kg d'escargot/m2 et environ 25 tonnes sur une superficie de 5000 m2, sachant que le kilo est vendu en Italie entre 10 et 15 euros.»
Un pur produit du terroir
La culture de l'escargot s'épanouit d'une année à l'autre à la faveur de la forte teneur en humidité qui caractérise les régions situées à proximité du barrage Beni Haroun. La cueillette bat son plein au niveau des localités de Zeghaïa, Chigara, Sidi Merouane, Ferdjioua et Grarem Gouga. Des quantités importantes d'escargot en provenance des wilayas de Constantine, Souk Ahras, Annaba et El Tarf sont écoulées dans les souks locaux. «Le volume des achats de ces mollusques comestibles fluctue entre les 3 et 4 millions de dinars/j», affirme le patron de Sarl Souyadi Export, basée à Zeghaïa (à l'ouest de Mila), et l'une des 40 sociétés Challenge et Export au plan national.
La filière de l'élevage et de l'exportation de l'escargot vers la France et l'Italie vit un boom exceptionnel. «Des cargaisons importantes de cette espèce animale sont ramassées par une armée d'enfants et commercialisées. Parmi les espèces les plus en vogue, l'on retrouve l'Hélix aperta, lequel est écoulé dans les deux pays sus mentionnés entre 10 et 15 euros, l'Hélix aspersa grand gris (GG) et petit gris (PG) récolté dans les massifs montagneux et l'esbania vermuculata qui croit principalement dans les vergers», indique M. Souyadi. En plus de l'exportation de l'escargot, l'oignon sauvage, la châtaigne, le groupe Souyadi projette de se lancer dans le créneau de la tomate sèche : «Une perspective prometteuse dans la mesure où le projet se traduira par la création de la richesse de dizaines, voire de centaines d'emploi», assure notre interlocuteur.
Posté Le : 21/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mahmoud Boumelih
Source : www.elwatan.com