Mila - Héliciculture : l'élevage des escargots


Elevage et exportation de l'escargot
D' une année à l'autre, la cueillette de l'escargot et son exportation vers la rive sud méditerranéenne (France et Italie), en plus du Qatar, génèrent des recettes en devises inestimables.Ces dernières années, la gamme des produits destinés au pays suscités s'est enrichie avec la mise sur le marché d'un autre produit la truffe dénommé dans le jargon local «terffas» (naturel bio).En 2014, cinq quintaux de ce dit produit ont été acheminés vers les pays suscités. La Sarl Souyadi Export basée à Zeghaïa, 10 kms à l'ouest de Mila, est une entreprise qui carbure à plein régime si l'on tient compte de ses performances commerciales. Ses substantiels revenus en devises proviennent en grande partie de l'escargot.Grace à ce mollusque gastéropode (toutes espèces), 122.000 euros pour un total exporté de 560 quintaux ont été engrangés à titre de l'année dernière. L'autre produit qui émerge est, sans conteste, l'oignon sauvage, soit 6.000 quintaux exportés en 2014 pour un gain de 900.000 euros, ainsi que 45 quintaux de pimpignon «zkiko» et l'exportation de dattes vers la France.Quant aux 57 quintaux de tomate séchée, ils ont été vendus à 5.700 euros. A brève échéance, Sarl Souyadi envisage de se lancer dans d'autres produits locaux tels l'huile d'olive et l'olive dénoyautée.A l'intérieur des locaux, une armada d'ouvrières s'activent en amont et en aval de la chaîne de tri, de conditionnement, de manutention et d'empaquetage de ces hélicidés aux qualités nutritives indéniables. D'une année à l'autre, l'activité évolue sur une courbe ascendante. Au tout début de la création de cette filière commerciale, elles étaient une vingtaine ou une trentaine d'ouvrières tout au plus. «A présent, le nombre des travailleuses, aux plus fortes périodes de la cueillette de l'escargot (juin, juillet et aout), avoisine, sinon dépasse les 200», nous confie un responsable de la Sarl. L'élevage de ces mollusques gastéropodes terrestres et pulmonés se pratique dans les zones terriennes sans sel, humides et sans verglas.L'escargot, un pur produit du terroirAprès une longue hibernation, l'escargot sort, en automne, pour l'accouplement. «La création de sites d'élevage doit obéir à des conditions climatiques rigoureuses impliquant nécessairement le facteur de l'humidité. Les méthodes et les techniques d'élevage que nous employons ont trait au retournement du sol, la mise en place d'un système d'arrosage vaporisé (tôt le matin et dans la soirée), la clôture du terrain avec de la tôle galvanisée pour protéger l'escargot contre les prédateurs (rats), et l'accélération du cycle d'élevage durant le printemps», explique notre interlocuteur.Et de préciser : «ces techniques de pointe inspirées du modèle italien nous permettent de récolter 5 à 7 kg d'escargot/m2 et environ 25 tonnes sur une superficie de 5.000 m2, sachant que le kilogramme est vendu en Italie entre 10 et 15 euros».La culture de l'escargot s'épanouit d'une année à l'autre à la faveur de la forte teneur en humidité qui caractérise les régions situées à proximité du barrage Béni Haroun. La cueillette bat donc son plein au niveau des localités de Zeghaïa, Chigara, Sidi Merouane, Ferdjioua et Grarem Gouga.En outre, des quantités importantes d'escargot en provenance des wilayas de Constantine, Souk Ahras, Annaba et El Tarf, sont écoulées dans les souks locaux. «Le volume des achats de ces mollusques comestibles fluctue entre les 3 et 4 millions de dinars/j», nous affirme-t-on. Sarl Souyadi Export est l'une des 40 sociétés leaders en exportation au plan national. La filière de l'élevage et son exportation affichent un résultat exceptionnel. «Des cargaisons importantes de cette espèce animale sont ramassées par une armada de personnes et commercialisées dans les lieux publics.Parmi les espèces les plus en vogue, l'on retrouve l'hélix aperta, lequel est écoulé dans les deux pays européens ci-haut mentionnés entre 10 et 15 euros, l'hélix aspersa grand gris (GG) et petit gris (PG) récoltés dans les massifs montagneux et l'esbania vermuculata qui croit principalement dans les vergers», nous indique-t-on.En plus de l'exportation de l'escargot, l'oignon sauvage, la châtaigne, etc. le groupe Souyadi s'est lancé dans le créneau de la tomate sèche. «Une perspective prometteuse dans la mesure où le projet se traduira par la création de la richesse et de l'emploi», assure-t-on. Il y a lieu de noter que l'extraction de l'escargot irrite de plus en plus les associations protectrices de l'environnement, notamment celle de «Noor Béni Haroun», basée à Grarem Gouga.




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