Démolition du siège de l’ex-Souk El fellah à Mila: Les citoyens indignés

La démolition, ce samedi, de la structure qui abritait souk el fellah de Mila a eu l’effet d’une calamité parmi de larges pans des habitants de la ville.

Considérant la bâtisse, héritée de l’époque coloniale, comme étant un repère dans la mémoire collective de la population locale, des dizaines de citoyens nous ont exprimé leur désolation et leur grande déception, qualifiant la décision d’insensé, voire de grave atteinte au patrimoine historique de la cité.

«Ces gens (les autorités, NDLR) n’ont finalement de respect pour rien, du moment qu’ils osent détruire un monument comme celui-ci», nous dira Majid, un commerçant.

Sur les lieux, où les engins de la commune rasaient ce qui était Souk el fellah de la ville et, pendant la colonisation, le marché des Français, nous avons rencontré un certain Sedrati Samir, fils de la ville, établi actuellement en France où il exerce le métier de charpentier, qui a failli verser des larmes en voyant les excavateurs arracher les toits et les poutres de l’ancien marché.

«C’est un acte inqualifiable, absurde que de détruire ce joyau de l’architecture française des année 1900. Moi, je suis charpentier, je sais ce que valent ces poutres et cette armature métallique qui constituaient l’ossature du bâtiment. Ce sont des poutres en fonte façonnée décorées par des motifs en bois qui valent leur peson d’or. La commune aurait pu délocaliser la structure, l’implanter dans un autre endroit de la ville pour les nostalgiques. Ici, on ne sait pas que ces marchés, de conception française, sont montés un partout dans le monde, jusqu’aux USA.

C’est un prototype réussi pratiquement sur tous les plans, esthétique, environnemental et urbanistique...Vous allez voir quelle carcasse on érigera à sa place», nous dira notre interlocuteur avec une note de regret dans la voix.

Signalons que les matériaux (métaux de la toiture, poutres en fonte, portes, fenêtres, chariots, etc) issus de cette démolition controversée ont été emportés par les citoyens.

B. K.