La petite ville d’Ouzera est en passe de devenir un faubourg de la ville de Médéa et un réservoir de main-d’œuvre et de terrains pour sa croissance.
Située à quelques encablures du chef-lieu de wilaya, elle semble s’accommoder de ce rôle, compte tenu de l’important flux de population qui entreprend, chaque jour, un mouvement pendulaire. Hormis le noyau colonial de l’ex-Loverdo, l’urbanisation de l’agglomération ne s’est toujours pas faite selon une logique précise, donnant lieu à l’existence de plusieurs types de construction dans une juxtaposition contrastée. A ce propos, il est surtout recensé l’importante ceinture d’habitations précaires qui ont poussé tels des favelas, ceinturant la partie basse de la ville, notamment le long de l’ancienne ligne de chemin de fer. Ces endroits de la misère ont aussi été le théâtre d’attentats terroristes qui se sont soldés par le massacre de deux familles. Datant de la période coloniale, le quartier appelé Haï Goudjil n’est rien d’autre qu’une cité qui a l’aspect d’une verrue ; sa présence agresse la vue et porte atteinte à l’environnement. L’on apprendra que la centaine de familles qui y habitent a bénéficié de logements sociaux qu’elles ont vendus, car ne pouvant pas supporter les charges afférentes au loyer. La population d’origine rurale n’en continue pas moins de tirer son revenu de l’élevage bovin et ovin, pratiqué dans des garages et des courettes construits à l’intérieur des habitations. Faute de possibilités d’emploi, la main-d’œuvre jeune prend chaque matin la direction du chef-lieu de wilaya où elle est occupée dans le commerce informel, les chantiers du bâtiment et l’industrie privée. D’ailleurs, fait-on remarquer, la ville ne commence à s’animer qu’en fin d’après-midi et les commerces à recevoir leurs clientèles qu’après le retour des travailleurs. La masse juvénile n’a pour loisir que les activités organisées par la maison de jeunes où des filles sont initiées aux métiers traditionnels et à l’informatique. La ville qui est, depuis peu, raccordée au réseau de gaz naturel, n’a fort heureusement pas souffert des affres du froid qui a sévi pendant cet hiver. Cependant, plusieurs habitations ont vu leur toiture détruite du fait du poids de la neige qui s’y est accumulée pendant la tempête qui a soufflé sans discontinuer des jours durant. Outre le parc de l’APC dont les toitures en tôle ont été arrachées, c’est plutôt l’unité des eaux minérales (EMAL) qui a enregistré le plus de dégâts des suites de l’effondrement des toits et des murs de ses magasins. Même si aucune perte humaine n’a été déplorée, l’unité a dû enregistrer des pertes matérielles évaluées à plusieurs millions de dinars, représentant la destruction d’importants lots d’emballage, de marchandises et de deux véhicules.
Posté Le : 10/04/2005
Posté par : hichem
Source : www.elwatan.com